Le Journal de Montreal

Barrette veut que « les muffins au pot » soient légiférés

Le sujet est largement discuté par les libéraux qui sont réunis à Val-d’Or

- Marc-André Gagnon MAGagnonJD­Q

VAL-D’OR | La vente de « muffins au pot » et autres produits dérivés n’est pas encadrée dans le projet de loi fédéral sur la légalisati­on de la marijuana, regrette le ministre Gaétan Barrette, une « lacune » qui illustre bien qu’Ottawa va trop vite dans ce dossier, selon lui.

« Le haschich, les muffins au pot, on rit là, mais c’est parce que des produits (dérivés), il y a en a une panoplie […] alors pour nous, ça pose un enjeu », a déclaré le ministre de la Santé, hier, à l’entrée du caucus préssessio­nnel libéral où il a largement été question du sujet.

Selon le projet de loi déposé le printemps dernier par le gouverneme­nt Trudeau, ce n’est qu’une fois la marijuana légalisée, à l’été 2018, que le fédéral entreprend­ra un projet de règlement qui autorisera éventuelle­ment la vente de produits de cannabis comestible­s.

Pour le ministre Barrette, cet oubli démontre à quel point le gouverneme­nt Trudeau essaie de faire vite afin de légaliser le cannabis à temps pour la date butoir prévue du 1er juillet prochain.

TROP VITE

« C’est beau arriver et puis dire le 1er juillet 2018, mais [un tel dossier] ça ne se règle pas de façon expéditive comme ça. Il y a des enjeux », a pesté M. Barrette, avant de rejoindre les siens pour débattre du sujet.

Pratiqueme­nt rien, toutefois, n’a filtré des discussion­s sur cet important enjeu qui ont occupé une bonne partie des échanges entre les députés du caucus libéral réunis à Val-d’Or.

En fin de journée, la ministre responsabl­e du dossier, Lucie Charlebois, s’est empressée de quitter sans prendre les questions des journalist­es à ce sujet.

Un peu plus tôt, la ministre a répété qu’elle souhaitait d’abord prendre connaissan­ce des résumés des différente­s consultati­ons qui ont été menées au cours des dernières semaines avant d’annoncer quoi que ce soit.

Un autre des enjeux qui a été soulevé concerne le pot cultivé à la maison, un sujet largement évoqué par les différents experts qui se sont prononcés lors des consultati­ons publiques, a commenté le ministre Barrette.

Même si le projet de loi fédéral prévoit de permettre de cultiver jusqu’à quatre plants d’une hauteur maximale d’un mètre, rien n’indique que le Québec en permettra autant.

« Alors, d’en avoir, de ne pas en avoir, d’en avoir deux, d’en avoir quatre… Comment ça se contrôle cette affaire-là, a soulevé le ministre de la Santé. […] Les policiers d’ailleurs l’ont évoqué eux-mêmes : une loi à un moment donné, il faut que ça soit applicable. »

« Toutes les possibilit­és sont sur la table, de zéro à quatre plants », a signalé de son côté la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois.

CONTRADICT­OIRE

Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a qualifié de « contradict­oire », la position de la Coalition avenir Québec qui suggère de confier la vente du pot à la SAQ, alors que les caquistes militent depuis longtemps pour la privatisat­ion de la société d’État.

« Il n’est pas question de vendre le cannabis dans les succursale­s de la SAQ. Pas question de faire ça », a-t-il réitéré.

 ?? PHOTOS FOTOLIA ET D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC ?? Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, déplore que les produits dérivés de la marijuana ne soient pas inclus dans le projet de loi du fédéral. Il estime que le gouverneme­nt Trudeau essaie de faire vite pour respecter la date butoir du 1er juillet prochain.
PHOTOS FOTOLIA ET D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, déplore que les produits dérivés de la marijuana ne soient pas inclus dans le projet de loi du fédéral. Il estime que le gouverneme­nt Trudeau essaie de faire vite pour respecter la date butoir du 1er juillet prochain.
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