Un pilote coupable du décès de son ami
Il n’avait pas un permis valide pour son hydravion
LA TUQUE | Un homme qui n’avait pas de permis pour piloter son hydravion avec un passager à ses côtés et qui s’est écrasé dans un lac de la Haute-Mauricie a été reconnu coupable hier de négligence criminelle causant la mort de son ami de longue date.
Yves Julien et son ami Claude Bélanger devaient passer une superbe fin de semaine ensemble en Haute-Mauricie, quand ils sont montés dans l’hydravion de M. Julien le 16 septembre 2011.
Ils se dirigeaient vers le chalet de M. Julien qui était aux commandes de son appareil Lake L4 200. Une fois arrivé au lac Geoffrion près de La Tuque vers 19 h 30, l’homme a toutefois eu beaucoup de mal à amerrir. À la cinquième tentative, Yves Julien a changé l’angle de l’avion, qui a frappé l’eau de plein fouet et piqué du nez dans le lac. Claude Bélanger, 54 ans, est décédé.
ÉLÈVE-PILOTE
Or, Yves Julien n’était à ce moment que titulaire d’un permis d’élève-pilote, ce qui lui permettait de piloter seul avec approbation préalable d’un instructeur, mais pas d’être aux commandes avec un passager.
À son procès pour négligence criminelle causant la mort et conduite dangereuse, chef dont il a été acquitté, il a été rappelé à plusieurs reprises que son ami savait que Julien n’avait pas tous ses permis.
« Ce n’est pas pour rien qu’on a en grande estime les pilotes d’avion et les capitaines de bateau. Ce sont eux qui sont les maîtres à bord de leur embarcation ou de leur aéronef. C’était à M. Julien de refuser », explique l’avocat de la Couronne Éric Thériault.
BLESSÉS
Des riverains étaient venus en aide aux hommes après l’écrasement. M. Bélanger avait une profonde lacération au crâne et était décédé.
Yves Julien, pour sa part, était mal en point et confus, mais arrivait à s’exprimer. Il souffrait, entre autres, d’un traumatisme crânien sévère et avait des fractures aux orbites, aux sinus et à quelques vertèbres.
Des témoins ont rapporté au procès qu’il avait mentionné à plusieurs reprises qu’il ne voyait pas l’eau quand il tentait de se poser. Lors de son témoignage, M. Julien a plutôt dit qu’un billot de bois sur l’eau avait provoqué l’accident.
Le juge David Bouchard ne l’a pas cru, qualifiant son explication de « farfelue et extravagante ».
Les plaidoiries sur la peine à infliger à M. Julien se tiendront en janvier. La Couronne entend demander une peine d’emprisonnement.
Des proches de la victime ont assisté au verdict hier au palais de justice de La Tuque, mais ils n’ont pas parlé aux médias.