Les séparatistes lancent la campagne du « oui »
Le référendum d’autodétermination en Catalogne est interdit par Madrid
« [LES INDÉPENDANTISTES] VEULENT ORGANISER UN SIMULACRE DE RÉFÉRENDUM POUR JUSTIFIER UNE DÉCLARATION D’INDÉPENDANCE » – Salvador Illa, dirigeant du Parti socialiste catalan
BARCELONE | (AFP) Les indépendantistes catalans se préparaient hier à lancer la campagne du « oui » à leur référendum d’autodétermination par un grand meeting, sur fond d’intensification de la pression judiciaire en vue d’empêcher l’organisation de ce scrutin prévu pour le 1er octobre.
La campagne pour l’indépendance de cette région de 7,5 millions d’habitants du nord-est de l’Espagne doit commencer à Tarragone, ville de 130 000 habitants peu indépendantiste, à quelque 100 kilomètres au sud-ouest de Barcelone. Objectif : remplir les arènes de quelque 10 000 places.
Avant le meeting, qui devait débuter vers 20 h (18 h GMT), les organisateurs ont été « prévenus qu’ils étaient dans l’illégalité », selon la préfecture.
Interrogée sur ce sujet par la chaîne de télévision privée Telecinco, la vice-présidente du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria a répondu qu’il était « interdit de collaborer ou de participer » à ce référendum et que cela concerne « n’importe quel acte préparatoire ».
Les indépendantistes, majoritaires au parlement régional depuis 2015, se donnent deux semaines pour convaincre les Catalans de participer à ce référendum interdit par la Cour constitutionnelle.
S’ils l’emportent, ils assurent qu’ils proclameront dans la foulée l’indépendance de la Catalogne.
SONDAGE
Au début de l’été, un sondage commandé par le gouvernement régional indiquait que 49,4 % des Catalans étaient contre la sécession, et 41,06 % pour.
Mais les partis opposés à ce référendum appellent leurs sympathisants à ne pas y participer, même si, mécaniquement, cela entraînera une victoire du « oui ».
« C’est une tromperie. Ils veulent organiser un simulacre de référendum pour justifier une déclaration d’indépendance », dit Salvador Illa, un dirigeant du Parti socialiste catalan.
CONVOCATION DES MAIRES
Le chef du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy, se rendra à Barcelone aujourd’hui et a appelé les Catalans à désobéir si on leur demandait d’être assesseurs pour ce vote, « car c’est un acte absolument illégal ».
Depuis la convocation, le 6 septembre, de ce référendum, le gouvernement et la justice agissent sur tous les fronts pour empêcher le déroulement du scrutin.
Le procureur a notamment demandé des poursuites contre la commission électorale, qui tente d’organiser le référendum, estimant qu’ils peuvent être poursuivis pour désobéissance, prévarication et détournement de fonds. Auparavant, il avait réclamé la convocation des maires qui prennent part à la consultation en « tant que mis en examen » et menacé de les faire arrêter s’ils n’y répondaient pas.
Les autorités ont fermé un site internet géré par l’exécutif catalan faisant la publicité du référendum, et interdisent toute publicité sur le scrutin.