La pression internationale s’accroît sur la Birmanie
COX’S BAZAR | (AFP) La pression internationale s’est accrue hier sur la Birmanie face à la dégradation de la situation humanitaire au Bangladesh, étranglé par l’afflux de Rohingyas fuyant les violences de l’armée birmane, assimilées par Amnesty International à des « crimes contre l’humanité ».
« Plus de 80 sites (ont été) incendiés depuis le 25 août dans le cadre d’une campagne planifiée », ce qui « favorise le nettoyage ethnique » à travers une « politique de la terre brûlée », dénonce l’ONG dans un rapport. « Des témoignages attestent du caractère planifié, délibéré et systématique des attaques ».
La « persécution » contre cette minorité musulmane est « inacceptable », a tancé le secrétaire d’État américain Rex Tillerson depuis Londres. « Cette persécution doit cesser, ce qui a été qualifié par beaucoup de nettoyage ethnique doit cesser ». Même tonalité du côté du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker: « Ce qui se passe en Birmanie est une catastrophe choquante (...) puisqu’une fois de plus on essaie d’éradiquer des ethnies entières ».
RÉSOLUTION ADOPTÉE
Le Parlement européen a adopté une résolution demandant à l’armée de « cesser immédiatement » ses exactions, alors que les récits des réfugiés se font l’écho de massacres, incendies de villages, tortures et viols collectifs.
Qualifiant « les tentatives du gouvernement de rejeter la responsabilité sur les Rohingyas » de « mensonges éhontés », Amnesty a appelé la communauté internationale à « intensifier les pressions sur Aung San Suu Kyi et les hauts dirigeants de l’armée ».
Face à l’exode de près de 389 000 Rohingyas qui ont fui au Bangladesh, l’ONU n’hésite plus à parler d’ « épuration ethnique » et Amnesty de « crimes contre l’humanité (attaques systématiques et expulsion forcée de civils) ». Mercredi, le Conseil de sécurité a réclamé à la Birmanie des mesures « immédiates » pour faire cesser la « violence excessive ».