La mode est aux Autochtones
Le premier ministre Trudeau a décidé de régler les problèmes des peuples autochtones en s’engageant à faire de cette question une priorité. En théorie.
Les Autochtones ont le dos large. Leur condition de vie dans plusieurs réserves à travers le Canada n’est pas en train de s’améliorer. Au contraire. Et ce n’est pas faute d’avoir depuis des décennies englouti des milliards de dollars dont on ne sait à quoi et à qui ils ont servi.
La gestion de la Loi sur les Indiens votée en 1876 a été catastrophique. On a créé des réserves qui font encore du Canada le dernier pays au monde à pratiquer l’apartheid. Pierre Elliott Trudeau a tenté en vain d’abolir ces ghettos où sévissent la violence, les abus sexuels, l’alcoolisme, la drogue et des maladies mentales. Une centaine de réserves n’ont toujours ni eau courante ni habitations dignes de ce nom. Cela perdure dans ce Canada aux apparences généreuses et équitables, mais cette honteuse réalité devrait tous nous révolter.
HYPOCRISIE
Méfions-nous des politiciens qui surfent sur la vague moralisatrice et hypocrite en se mettant des plumes sur la tête et en annonçant des lendemains qui chantent pour ces peuples. Il y a plus de 630 tribus au Canada. La moitié des Autochtones vivent hors des réserves. Nombre de tribus ne regroupent que quelques centaines de membres. Comment négocier alors d’égal à égal avec les multiples instances gouvernementales bureaucratisées du Canada ?
Il faut prendre le taureau par les cornes et accepter de modifier les lois canadiennes afin d’appliquer la déclaration officielle des Nations unies. Celle-ci décrit les droits individuels en matière d’éducation et de logement, mais également les droits collectifs, à savoir la possession des terres jadis autochtones et l’autodétermination. Or en signant cette déclaration, Justin Trudeau a refusé les contraintes juridiques qu’elle impliquerait. On est donc encore dans la politique d’apparence vertueuse.
CENTRALISATEUR
C’est le côté sombre de l’engouement de Justin Trudeau pour la cause autochtone. Le champion des droits individuels reconnaîtrait en parole les droits collectifs des Autochtones — tant mieux pour ces derniers —, mais s’agissant des droits collectifs des Québécois, il refuse de discuter. Envisage-t-il d’amender la constitution pour les Autochtones, mais pas pour les Québécois ?
Trudeau le centralisateur a des adeptes, dont le maire Coderre, qui souhaite « autochtoniser » Montréal. Non pas en développant un quartier, les Autochtones sont trop peu nombreux, mais comme dans le sud-ouest de Montréal, où on a créé un centre culturel. Ainsi la présence autochtone s’inscrit dans la ville située sur les territoires indiens non cédés, c’est-àdire occupés par les Français après 1642.
Cette expression de « territoires non cédés » fait donc des Québécois des occupants sur les terres développées par leurs ancêtres. Et l’on en arrive ainsi à la conclusion délirante des multiculturalistes qui définissent désormais les Québécois de souche de migrants au même titre que ceux qui sont arrivés cet été.