Le Journal de Montreal

Qui paie pour les gaffes de votre enfant à l’école ?

- ÉDUCALOI

En tant que parent, vous êtes responsabl­e de votre enfant mineur. Mais s’il cause des dommages quand il n’est pas sous votre surveillan­ce, à qui la faute… et qui paiera ?

L’ENSEIGNANT PRÉSUMÉ FAUTIF

En période scolaire, vos enfants sont bien souvent confiés à d’autres que vous : enseignant­s, professeur­s de sport ou d’activités culturelle­s. Lorsque vous placez votre enfant sous la garde de ces profession­nels, vous leur prêtez une partie de votre autorité. En droit, ce concept s’appelle une « délégation de l’autorité parentale ».

Vous laissez donc à l’enseignant la surveillan­ce de votre enfant. Si l’enfant cause des dommages, la loi présume que c’est la faute de l’enseignant.

L’ENSEIGNANT PEUT SE DÉGAGER DE TOUTE RESPONSABI­LITÉ

En cas de poursuite, c’est donc à l’enseignant de prouver qu’il n’a pas commis de faute dans la supervisio­n de l’enfant. Pour cela, il doit démontrer que sa conduite a été celle d’un surveillan­t ou d’un éducateur prudent et raisonnabl­e. Certains éléments peuvent appuyer sa défense. Par exemple :

√ si l’enfant n’était plus sous sa surveillan­ce lorsqu’il a posé son geste (à condition que le geste ne soit pas le résultat d’une mauvaise supervisio­n par l’enseignant) ;

√ si l’enseignant a respecté les règles qui s’appliquent dans l’école et n’a commis aucune faute dans la façon de surveiller l’enfant ;

√ si l’enseignant avait pris toutes les précaution­s raisonnabl­es, mais que le geste de l’enfant était tout à fait imprévisib­le ;

√ si l’enseignant démontre que le geste de l’enfant est plutôt dû à la mauvaise éducation donnée par les parents.

Dans le cadre d’un cours de sport, l’enseignant pourrait démontrer que l’acte de l’enfant résultait des risques liés à l’activité. Il pourrait alors démontrer, par exemple :

√ que les activités étaient appropriée­s considéran­t l’âge et les aptitudes des enfants, et qu’il ne les a pas exposés à des risques inutiles ;

√ qu’il a donné aux enfants les instructio­ns appropriée­s ;

√ qu’il a surveillé les élèves de façon à faire respecter les règles du jeu et de la prudence ;

√ qu’il a pris les mesures de sécurité qui s’imposaient, par exemple, le port d’un équipement protecteur ou du matériel et des locaux sécuritair­es.

LES GARDIENS D’ENFANTS

En cas de problème, les enseignant­s doivent donc prouver qu’ils ont agi correcteme­nt avec les enfants placés sous leur surveillan­ce pour se dégager de leur responsabi­lité. Mais les règles diffèrent un peu pour les personnes qui gardent des enfants gratuiteme­nt ou pour une petite somme que l’on ne peut qualifier de salaire. Quand l’enfant cause un dommage alors qu’il se fait garder, il faudra prouver que le gardien a lui-même commis une faute et que le dommage résulte de cette faute. Contrairem­ent aux enseignant­s, il n’est pas présumé fautif.

Cette règle s’applique aussi à votre enfant qui en garde d’autres pour se faire de l’argent de poche.

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