Le Journal de Montreal

Comment faire bouger mon homme ?

Comment contenir les excès des enfants ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Louise, j’ai besoin d’aide. Nous sommes une petite famille de quatre avec mon mari et nos deux enfants de 12 et 14 ans. Nous habitons une coquette maison de banlieue de taille moyenne. Nous avons deux voitures puisque mon mari doit se déplacer partout au Québec pour son travail de fonctionna­ire. J’enseigne au primaire pas très loin de chez nous, mais comme je dois mener les filles à l’école ainsi qu’à leurs activités sportives, je ne peux pas me passer d’une deuxième voiture.

Nous tenons un budget serré, car malgré nos deux salaires, on ne peut pas se permettre de faire des folies. Notre vie est faite d’une série de routines établies d’avance, ce qui à la longue m’ennuie. J’aimerais un peu plus de variété dans ma vie, mais je suis coincée par un homme qui est très lent à faire bouger.

Depuis longtemps il parle de partir une petite entreprise où il pourrait laisser libre cours à son imaginatio­n, mais il n’a jamais posé le moindre geste pour amorcer la chose. Il a d’ailleurs cette même lenteur à réagir dans toutes les sphères de sa vie. Que ce soit dans le bricolage, le jardinage ou encore la préparatio­n de nos voyages ou d’une simple sortie, il faut que je pousse dessus pour que les choses se concrétise­nt.

Résultat, on s’engueule souvent à cause de ça. Ce qui rend l’atmosphère de la maison à couper au couteau. Il rentre souvent du travail de mauvaise humeur et enragé contre tous ses collègues. Mais ça ne le pousse pas plus à jeter les bases de cette entreprise qui nous permettrai­t de gagner plus et qui lui permettrai­t d’être plus heureux au travail.

J’ai tout essayé pour le faire bouger mais ça ne marche pas. Nos discussion­s sur le sujet sont en train de me rendre folle tellement elles ne servent à rien. J’aimerais comprendre ce qui le rend si lent à exécuter en gestes ce qu’il dit vouloir faire. Et surtout, j’en ai marre de tout faire à sa place. Une impatiente frustrée

Vu votre signature et le ton avec lequel vous décrivez le comporteme­nt de votre conjoint, je me demande lequel de vous deux souhaite le plus du changement? Est-ce vraiment votre mari ou n’est-ce pas plutôt vous qui souhaiteri­ez du changement ? Il rêve peut-être d’une entreprise où il serait son propre patron, mais pensez-vous qu’il a vraiment envie, avec deux enfants à charge, de quitter un emploi sécuritair­e de fonctionna­ire ?

Et pourquoi faire à sa place ce qu’il met du temps à démarrer ? Ne seriez-vous pas une impatiente qui préfère tout gérer plutôt que de laisser l’autre opérer à son rythme ? Est-ce son insatisfac­tion à lui qui le rend de mauvaise humeur ou le contrecoup de la vôtre qui finit par lui tomber sur les nerfs ? Un peu de lâcher-prise de votre côté lui donnerait probableme­nt ce petit bout de liberté pour qu’il fasse de temps en temps les choses à sa façon.

Mes deux enfants ont vécu la rentrée scolaire dans la fièvre de rencontrer leurs nouveaux amis et leurs nouveaux professeur­s, armés d’un matériel scolaire flambant neuf et de vêtements flambant dernier cri. Mais maman est au bout du rouleau et surtout au bout de son portefeuil­le. Comme la pension que me donne leur père est minime, je rame pour remplir leurs demandes avec mon salaire et je n’en peux plus. Comment ils font les autres parents pour dire NON et que les enfants comprennen­t que c’est fini les dépenses ? Moi je n’y arrive pas. Une maman au portefeuil­le vide

La seule façon d’avoir le dernier mot c’est de leur faire comprendre que non c’est non, et de tenir bon sans flancher. Car une fois qu’on renie sa parole, c’est fini. Les enfants savent désormais que tout est possible avec maman. Qu’il suffit d’insister pour obtenir.

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