Le Journal de Montreal

PLUS QUE TROIS JOURS POUR AUCLAIR

L’ailier rapproché des Buccaneers vivra dimanche un premier match de saison régulière dans la Ligue nationale

- Stéphane Cadorette l∫ SCadorette­JDQ

TAMPA | Au fond du vestiaire des Buccaneers, un immense cadran fait le décompte de seconde en seconde jusqu’au botté d’envoi du premier match, dimanche. Et au-dessus du casier du numéro 82, le nom Antony Auclair est gravé en grosses lettres dans le bois, comme pour les autres joueurs de l’alignement régulier. Il n’y a pas de doute, tout est en place pour le baptême de la NFL, à Tampa, pour l’ailier rapproché beauceron.

« Tu vois que c’est sérieux, là ! », a lancé Auclair, tout sourire et le feu dans les yeux, hier, au représenta­nt du Journal, lors d’un long entretien devant le casier qu’il a obtenu à force de sueur et de sang, dans les derniers mois.

Puisque le match du week-end initial de la saison face aux Dolphins de Miami a été reporté à la semaine 11 du calendrier en raison du passage de l’ouragan Irma en Floride, les Buccaneers entameront plutôt leur saison en recevant les Bears de Chicago.

Auclair ne sait pas s’il goûtera au privilège d’enfiler l’uniforme dimanche. Des 53 joueurs de l’alignement régulier dont il fait partie, 46 sont « habillés » les jours de matchs. Pour lui, il est donc réaliste d’imaginer que ce baptême de la NFL, il le vivra par procuratio­n, sur les lignes de côtés. Mais au football, la seule certitude est l’incertitud­e.

« Il peut aussi bien y avoir un joueur de ligne défensive qui se blesse et il faut que je joue parce que je prends sa place sur les unités spéciales. Il peut y avoir des impacts sur moi à toutes les positions. On ne sait jamais », a soupiré le premier produit du Rouge et Or de l’Université Laval dans la NFL.

BEAUCOUP DE TRAVAIL

Mais que les néophytes du football se le tiennent pour dit, qu’il soit en uniforme ou non les jours de match, Antony Auclair ne chôme pas en attendant l’appel.

Non seulement il prend part à toutes les réunions, mais comme membre du « scout team » durant les entraîneme­nts sur le terrain, il est appelé à reproduire les jeux et tendances des ailiers approchés adverses afin de permettre à la défensive des Buccaneers de se préparer.

« Hier (mercredi), j’ai eu 40 répétition­s à l’entraîneme­nt au gros soleil. C’est plus que ce que font les partants. Je ne m’en plains pas parce que c’est la meilleure façon de m’améliorer en jouant contre les meilleurs de notre équipe.

« L’autre jour, je parlais avec quelqu’un et il me demandait si je m’entraînais quand même avec l’équipe même si je ne jouais pas. Dans ce temps-là, je me dis : Come on man! Dis-moi pas ça! Tout le monde est ensemble à travailler dans l’équipe », a-t-il expliqué.

DUR POUR LE CORPS

Une telle charge de travail durant un éreintant camp d’entraîneme­nt amène inévitable­ment certaines parties du corps à craquer. Et c’est aussi en tolérant la douleur qu’Auclair a su gagner des points auprès de son employeur.

«Après les matchs présaison, j’étais vraiment fatigué et magané. À la deuxième partie, je me suis déchiré un ligament dans un pouce. C’est le genre de blessure que tu n’as pas le choix d’endurer. Attraper des ballons dans ce temps-là, ça fait mal! C’est les risques du métier », a-t-il lâché en souriant tout bonnement.

PAS LE TEMPS DE RELÂCHER

S’il s’est délesté d’un certain fardeau en faisant l’équipe, le costaud athlète de 6 pi 6 po et 260 lb ne s’imagine pas parvenu pour autant. Qu’il enfile le casque ou non dimanche n’y changera rien.

« Je suis content, mais il faut toujours garder à l’esprit que c’est une business. Lui (Alan Cross), il a déjà fait l’équipe un moment donné, puis une semaine après il se faisait couper parce qu’il y avait des blessures en défensive et l’organisati­on a dû faire de la place pour embaucher des joueurs défensifs. C’est fou, cette businesslà…», a-t-il raconté en pointant son voisin.

« Je ne sais jamais ce qui va m’arriver, donc je vis au jour le jour et j’apprécie chaque moment. Je ne vais jamais relaxer et me dire que je suis ici pour toute la saison. C’est la mentalité qu’il faut que tu aies en partant dans cette aventure-là. »

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