Le Journal de Montreal

« Anthony était comme un pilote »

— Marc Trestman L’ancien quart étoile des Alouettes a été intronisé hier soir à Hamilton

- PIERRE DUROCHER

S’il y a deux dirigeants qui sont bien placés pour parler d’Anthony Calvillo, intronisé hier soir au Temple de la renommée du football canadien à Hamilton, c’est bien Jim Popp et Marc Trestman.

Popp a obtenu les services de Calvillo sur le marché des joueurs autonomes en 1998 et ce fut sa plus belle prise comme directeur général des Alouettes, lui qui dirige aujourd’hui les destinées des Argonauts.

Calvillo était toutefois venu bien près d’échapper aux Alouettes, a-t-il rappelé lors d’un entretien avec Montréal. Le Journal de

« Nous avions conclu une transactio­n avec les Tiger-Cats de Hamilton dans le but d’obtenir les services d’Anthony, mais l’échange a avorté au tout dernier moment, a relaté Popp. Heureuseme­nt pour nous, lorsque Calvillo est devenu agent libre, il s’est souvenu de notre intérêt à son égard et il a accepté de signer un contrat avec les Alouettes, indiquant qu’il nous avait donné sa parole.

« Il était courtisé par les Roughrider­s et les Argonauts, mais il avait compris que ce serait une bonne chose pour lui de seconder un quart expériment­é comme Tracy Ham au lieu de subir toute la pression dans un rôle de numéro 1.

« Ce fut bénéfique pour sa carrière, a ajouté Popp. Il a beaucoup appris aux côtés de Ham et il a joué plus que prévu à ses premières saisons comme quart auxiliaire à Montréal.

« C’était un gars studieux, toujours prêt à augmenter son bagage de connaissan­ces. Il portait attention aux moindres détails. Il a même suivi une diète spéciale à la fin dans le but de prolonger sa carrière de quelques années. »

LE CAS DE JOHN ELWAY

Popp avoue cependant qu’il ne s’attendait jamais à ce que Calvillo connaisse autant de succès et qu’il passe à l’histoire en établissan­t une multitude de records.

« Il avait joué pour de mauvaises équipes à Las Vegas et à Hamilton et je me disais qu’au sein d’une très bonne formation comme celle des Alouettes, avec une excellente ligne à l’attaque devant lui, il aurait la chance de s’épanouir. C’est ce qui s’est produit. On a toujours su le garder sous contrat, les Alouettes ont dominé la ligue durant de nombreuses années et le voilà rendu au Temple de la renommée. »

Popp n’a pas oublié que le public et les médias se sont souvent montrés très sévères à l’endroit de Calvillo.

« Les critiques étaient injustifié­es, selon moi, a-t-il dit. Anthony n’a été reconnu à sa juste valeur qu’après avoir mené les Alouettes vers deux conquêtes de la coupe Grey d’affilée, en 2009 et en 2010.

« Son cas me rappelle celui de John Elway, à qui on reprochait de ne pas avoir réussi à mener les Broncos vers la conquête du Super Bowl à ses trois premières tentatives avant de remporter le championna­t deux années de suite, en 1997 et en 1998 », a souligné le directeur général des Argonauts.

UN PRIVILÈGE POUR TRESTMAN

Marc Trestman, de son côté, s’est dit privilégié d’avoir eu l’occasion de diriger un quart de la trempe de Calvillo de 2008 à 2012.

« Il était un vrai profession­nel, un joueur de caractère qui était engagé dans une seule voie, soit celle de mener l’équipe vers la victoire, a-t-il commenté. Il était comme notre pilote, le général à l’offensive. C’était facile de travailler avec lui. La communicat­ion était excellente entre nous.

« Anthony était le premier joueur à se présenter dans le vestiaire le matin. Il arrivait dès six heures et sa préparatio­n minutieuse en vue de chaque entraîneme­nt envoyait un message clair à ses coéquipier­s. Pour un joueur étoile, Anthony était d’une grande humilité, a poursuivi Trestman. Il possède de très belles qualités sur le plan humain.

« J’ai eu le bonheur de savourer deux conquêtes de la coupe Grey à Montréal, mais je préfère retenir la séquence de succès qu’a connu l’équipe pendant mon séjour parce que c’était l’aboutissem­ent d’un long cheminemen­t avec un grand meneur au poste de quart », a ajouté l’entraîneur-chef des Argonauts.

« Anthony a dû surmonter de l’adversité durant sa carrière. Il a beaucoup de mérite et je me réjouis au plus haut point de le voir aujourd’hui au Temple de la renommée du football canadien. »

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