L’opposition dénonce les honoraires doublés de Johnson
QUÉBEC | Les partis d’opposition dénoncent le manque de transparence entourant la hausse soudaine des honoraires de l’ancien premier ministre Pierre Marc Johnson.
« Il était négociateur pour le traité Canada-Europe, mais c’est fini, alors on fait pousser des honoraires de communicateur. Et on lui demande d’appuyer les négociations de l’ALENA. Mais on ne sait pas du tout quelle proportion de son temps ça va prendre », déplore le député caquiste André Lamontagne.
Le Bureau parlementaire a révélé hier que le gouvernement Couillard avait doublé les honoraires versés à son négociateur en chef Pierre Marc Johnson et à son équipe. Le cachet maximal de M. Johnson et de ses assistants est passé de 275 000 $ à 500 000 $ alors que l’accord de libre-échange conclu entre le Canada et l’Union européenne sera en vigueur de façon provisoire le 21 septembre.
ÉPAULER BACHAND
Comme l’accord sera en vigueur, M. Johnson ne fera plus de négociation, mais de la communication auprès des entreprises québécoises pour vanter ses avantages.
Cette partie du contrat est dénoncée par la Coalition avenir Québec.
« Honnêtement, on va se le dire, ça devrait être le travail de la ministre de l’Économie Dominique Anglade et de son ministère. C’est leur responsabilité. Va falloir qu’on nous explique pourquoi on a besoin d’un consultant en communication », a-t-il déploré.
Un autre mandat est aussi apparu dans le contrat de M. Johnson, soit celui d’épauler l’ex-ministre des Finances Raymond Bachand dans « les négociations sur l’ALENA ».
Sur cet aspect, la CAQ appuie le gouvernement. De son côté, le PQ se demande plutôt si ce n’est pas la démonstration du fait que M. Bachand, qui représente le Québec auprès du gouvernement fédéral dans ces négociations ardues, ne fait tout simplement « pas le travail ».
« On double son salaire parce qu’il va aider Raymond Bachand. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que Raymond Bachand ne fait pas le travail. Est-ce que c’est une façon de dire que Raymond Bachand n’a plus la confiance du gouvernement ? » se questionne le député Alain Therrien.
Le premier ministre Couillard a de son côté défendu la généreuse augmentation d’honoraires de M. Johnson. « On ajoute un nouveau mandat : être aux côtés de M. Bachand pour l’ALENA. Ce sont de nouvelles activités. Pendant qu’il fait celles-là, il ne peut pas en faire d’autres », a-t-il plaidé.