Deux hommes arrêtés pour l’auto incendié
La police de Québec confirme qu’il s’agit d’un « crime à caractère haineux »
QUÉBEC | L’incendie criminel du véhicule du président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) aurait été perpétré par deux de ses voisins, a révélé hier la police de Québec, qui parle désormais d’un « crime à caractère haineux ».
Deux hommes ont été arrêtés jeudi et hier relativement aux événements qui se sont déroulés dans la nuit du 5 au 6 août derniers devant la résidence de Mohamed Labidi.
« On peut d’ores et déjà vous spécifier qu’il s’agit d’un crime à caractère haineux. On ne visait pas spécifiquement M. Labidi, mais bien un musulman », a affirmé le lieutenant Jean-François Vézina, après avoir refusé, il y a deux semaines, de privilégier une hypothèse.
Mathieu Bilodeau, un résident de SainteFoy de 33 ans, a fait face à cinq chefs d’accusation au palais de justice de Québec, hier, pour autant d’incendies criminels qu’il aurait causés (voir autre texte).
Un deuxième suspect, âgé de 44 ans, a été arrêté et est interrogé par les enquêteurs.
Les deux individus, qui habitent dans le « voisinage » du président du CCIQ, auraient agi ensemble le 6 août. Selon la police, aucun indice ne permet de les relier à un groupe idéologique.
SOULAGEMENT
Ces développements sont un baume sur les plaies de la communauté musulmane, ont réagi plusieurs de ses représentants. « C’est un soulagement », a confié le vice-président du CCIQ, Boufeldja Benabdallah, en plaidant pour que cesse « cette hémorragie de gestes à l’encontre des citoyens musulmans québécois ».
Tout en remerciant le travail « diligent » des autorités, M. Benabdallah a réitéré son impatience de voir d’autres actes haineux perpétrés contre sa communauté être punis.
Le secrétaire général du CCIQ a pour sa part évoqué « un pas dans la bonne direction ». « Ça démontre qu’au Canada et au Québec, quand on commet un crime haineux, on peut se faire attraper et passer en justice », a mentionné Mahedine Djamai.
En vacances à l’étranger, Mohamed Labidi n’a pas été en mesure de réagir.
Par ailleurs, la police de Québec s’est défendue de ne pas mettre tous les efforts nécessaires pour lutter contre les actes haineux commis contre les musulmans.
« On ne peut pas demander un résultat après quelques semaines pour chaque dossier, c’est impossible. Ça dépend de ce qu’on détient » a exprimé le lieutenant Vézina, en soulignant que, dans le cas de l’incendie de la voiture de M. Labidi, ses équipes ne disposaient d’aucun témoin ou d’enregistrement vidéo.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, a lui aussi tenu à saluer le travail de ses policiers. « Nous, on disait toujours : c’est criminel, c’est l’escouade des grands crimes qui s’en occupe. Je peux vous dire qu’avec les indices qu’ils avaient, ils ont fait un travail extraordinaire », a-t-il dit.