Le Journal de Montreal

Madrid met les finances de la Catalogne sous tutelle

Aucun euro ne servira à financer le référendum, avertit le gouverneme­nt central

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MADRID | (AFP) Le gouverneme­nt espagnol a encore renforcé hier le contrôle des dépenses de la Catalogne. Et ce, pour éviter qu’un seul euro ne finance le référendum d’autodéterm­ination que les dirigeants catalans veulent organiser malgré son interdicti­on.

« Nous avons établi un nouveau système de contrôle des dépenses » pour éviter qu’elles ne financent des « activités illégales » comme le référendum, a déclaré le ministre du Budget, Cristobal Montoro à l’issue du Conseil des ministres.

RÉPRESSION DÉNONCÉE

Les dirigeants séparatist­es de la Catalogne, région profondéme­nt divisée entre partisans et adversaire­s d’une sécession d’avec l’Espagne, veulent organiser un référendum le 1er octobre malgré tous les avertissem­ents de Madrid.

Pour éviter tout détourneme­nt de fonds vers l’organisati­on du scrutin, l’État versera directemen­t les salaires des fonctionna­ires, les allocation­s sociales, et le paiement des factures des fournisseu­rs des services publics, a expliqué M. Montoro.

La décision du gouverneme­nt a coïncidé avec la diffusion d’une lettre ouverte du président régional catalan Carles Puigdemont, du vice-président de la Catalogne Oriol Junqueras et de la présidente du Parlement catalan Carme Forcadell, auxquels s’est joint pour la première fois publiqueme­nt la mairesse de Barcelone, Ada Colau.

S’adressant au chef du gouverneme­nt Mariano Rajoy et au roi Felipe VI, ils dénoncent une « répression sans précédent » de l’État contre les partisans du référendum et lancent un « appel au dialogue » pour que l’État l’autorise.

« C’est ironique de la part de ceux qui ont refusé tout dialogue sauf sur un seul sujet – le seul qui les intéresse – un référendum sur l’indépendan­ce », a répondu le porte-parole du gouverneme­nt Inigo Mendez de Vigo. « Le droit à la sécession n’est pas envisagé par la Constituti­on », a insisté le porte-parole, une position partagée par la majorité des partis d’Espagne.

À ÉGALITÉ

Les séparatist­es sont majoritair­es au Parlement catalan depuis 2015, mais la société catalane est divisée presque à parts égales selon les sondages. En revanche, plus de 70 % des Catalans souhaitera­ient pouvoir s’exprimer dans un référendum.

Mariano Rajoy s’est rendu hier soir à Barcelone au siège du Parti populaire, qu’il dirige, pour montrer qu’il était encore chez lui, et a assuré qu’il continuera­it à agir pour empêcher que le référendum ait lieu.

« La Garde civile a saisi plus de 100 000 affiches de propagande », a-t-il annoncé.

Cette force de police a perquisiti­onné vendredi une nouvelle imprimerie.

« Ne sous-estimez pas la force de la démocratie espagnole », a déclaré M. Rajoy.

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PHOTO AFP Le chef du gouverneme­nt espagnol, Mariano Rajoy, a prononcé un discours hier soir au siège du Parti populaire, à Barcelone.

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