Conscient du drame malgré son jeune âge
La mort d’un membre de sa famille peut marquer à jamais un enfant de 6 ans puisqu’il est pleinement conscient du drame lorsqu’il se produit, explique une psychologue.
« C’est un trauma qui va s’inscrire en lui et va lui rester, mais ça ne veut pas dire qu’il ne s’en remettra pas. La remise sur pied dépendra de plusieurs facteurs », indique la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, Christine Grou. Elle précise d’entrée de jeu qu’elle ne peut commenter précisément le cas du petit Louka, qui a été enlevé par son père Ugo Fredette et a fait l’objet de la plus importante alerte Amber de l’histoire du Québec.
Mais elle ajoute que plusieurs réactions sont possibles de la part d’un enfant de cet âge qui vit la mort de l’un de ses parents dans de telles circonstances.
« Dans les premiers jours, voire les premières semaines, il peut avoir des réactions très particulières, dont une froideur émotionnelle, comme s’il était insensible aux événements, explique-t-elle. Ça fait partie des défenses qu’il [utilise] à son insu. »
MARQUÉ À VIE
Une fois le choc passé, l’enfant entrera dans une période de deuil. Le traumatisme peut se traduire de plusieurs façons : difficultés d’apprentissage, perte d’appétit, interactions compliquées avec les autres, maux de ventre et de tête.
Une aide professionnelle est fortement conseillée tout au long de ce processus, pour l’enfant et ses proches.
« Il ne faut pas que l’enfant porte la détresse des adultes qui l’entourent », affirme la Dre Grou.
Et lorsque le drame qu’a vécu l’enfant est fortement médiatisé, la psychologue recommande de ne pas mentir à l’enfant et de lui révéler les faits, mais d’y aller de façon graduelle.
« Ce n’est pas nécessaire de le submerger de tous les détails, dit-elle. Il va poser les questions par lui-même quand il sera prêt à entendre les réponses. »