Un sous-traitant du CHUM dit être impayé depuis un an
L’entreprise Réko réclame 52,6 M$, une somme contestée par le consortium privé
Alors qu’on inaugure le nouveau CHUM aujourd’hui, un entrepreneur qui a travaillé à la construction dit ne pas avoir été payé depuis un an et réclame maintenant plus de 52,6 M$.
Le président de Réko a inscrit une hypothèque légale sur l’hôpital flambant neuf comme l’ont fait une dizaine d’autres fournisseurs qui veulent être payés. Au total, les montants réclamés par ces entreprises atteignent 95 M$.
« Nous avons été forcé de prendre des mesures pour se protéger des agissements de CSM, plusieurs emplois ont été perdu, c’est autant de familles qui sont affectés (sic) », a écrit le président de Réko, Éric Pichette. Ses employés ont effectué des travaux d’électricité au bloc A et au bloc D.
LE SILENCE
Il a refusé de donner une entrevue au sujet des montants impayés par le consortium Construction santé Montréal (CSM), chargé par le gouvernement du Québec de construire l’hôpital en partenariat public-privé.
Il a toutefois transmis des déclarations écrites à notre Bureau d’enquête qui permettent de voir que les négociations sont difficiles. « On tente de négocier un règlement acceptable mais ils ne se présentent pas à la table de négociation », soutient-il en ajoutant que la situation financière du consortium semble expliquer cette situation.
FACTURE CONTESTÉE
Le consortium CSM regroupe notamment les firmes espagnole OHL et britannique Laing O’Rourke, dont les problèmes financiers font la manchette depuis deux ans.
Le porte-parole de CSM indique plutôt que le montant de la facture de Réko concerne surtout des extras et que l’hypothèque légale est contestée. Pour ce qui est des autres sous-traitants qui ont inscrit des hypothèques légales, CSM soutient qu’elles sont déjà réglées ou en voie de l’être pour la plupart.
C’est le cas notamment de Les entreprises de réfrigération LS qui avait inscrit des hypothèques légales totalisant plus de 10 M$. Parmi les autres créances importantes, il y a celles de la compagnie électrique Britton avec 9,2 M$ et de la firme EBC avec 7,8 M$.
DES PATIENTS BIENTÔT
Les hypothèques légales se sont accumulées depuis la livraison de l’hôpital le 31 mars dernier et la fin des travaux de la phase 1. « À la fin de cette grande phase, nous nous attendions à une augmentation des hypothèques légales », indique Stéphane Mailhot, porte-parole du CSM.
Éric Pichette croit quant à lui qu’il faudrait une intervention extérieure. « Il n’y a aucun contrôle financier indépendant, ceci ouvre la porte aux abus et aux erreurs. »