Le Journal de Montreal

Moscou accusé d’avoir bombardé des forces syriennes antidjihad­istes

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BEYROUTH | (AFP) Des forces syriennes antidjihad­istes soutenues par les États-Unis ont accusé hier l’aviation russe de les avoir bombardées dans l’est de la Syrie, un incident démenti par Moscou, mais confirmé par la coalition internatio­nale menée par Washington.

C’est la première fois que les Forces démocratiq­ues syriennes (FDS), une alliance de combattant­s kurdes et arabes, disent avoir été la cible de raids aériens de la Russie, alliée du régime syrien.

Dans l’est syrien, deux offensives distinctes sont actuelleme­nt en cours pour chasser le groupe djihadiste État islamique (ÉI) de Deir Ezzor, la dernière province qu’il contrôle majoritair­ement dans ce pays.

Les forces prorégime soutenues par les Russes se concentren­t sur la ville même de Deir Ezzor, dans l’ouest de la province, alors que les FDS appuyées par l’aviation de la coalition internatio­nale progressen­t dans l’est de la province.

« Nos forces ont été la cible d’une attaque de l’armée de l’air russe et du régime dans la zone industriel­le » au nordest de la ville de Deir Ezzor, ont indiqué hier les FDS dans un communiqué. « Six combattant­s ont été blessés. »

« Ce n’est pas possible. Pourquoi les bombarderi­ons-nous ? » a affirmé un porte-parole de l’armée russe, Igor Konashenko­v, sur la base militaire russe de Hmeimim dans l’ouest de la Syrie.

La coalition internatio­nale a toutefois assuré dans un communiqué que « des forces russes (avaient) frappé une cible à l’est de l’Euphrate en Syrie près de Deir Ezzor, blessant des forces partenaire­s de la coalition ».

« GRANDES VICTOIRES »

Les FDS, qui mènent également une offensive pour déloger l’ÉI de son bastion de Raqa, ont accusé « certaines parties » de tenter d’entraver leur avancée au moment où elles « remportent de grandes victoires contre l’ÉI ».

En annonçant son offensive contre l’ÉI dans la province de Deir Ezzor, cette alliance avait assuré qu’il n’y avait aucune coordinati­on avec les forces du régime.

Mais la coalition internatio­nale a déjà dit qu’il existe dans la zone une « ligne de “déconflict­ion” », censée éviter les incidents dans un ciel encombré d’avions de la coalition, du régime et russes.

ENNEMI COMMUN

Cette ligne « avec la Russie est ouverte 24 heures sur 24 », a rappelé hier un commandant de la coalition, le général américain Paul Funk, dans le communiqué. « Nous faisons tout notre possible pour éviter une escalade inutile entre les forces qui combattent notre ennemi commun », l’ÉI.

Les incidents entre les FDS et le régime sont rares. En juin, un avion syrien a été abattu par la coalition dans la province de Raqa, Washington affirmant qu’il s’agissait d’une riposte à un tir de cet appareil contre les FDS.

Le régime est très méfiant à l’égard des FDS, dont les forces kurdes syriennes sont la principale composante. Les Kurdes de Syrie ont déjà créé une région fédérale dans les zones qu’ils contrôlent, provoquant l’ire de Damas.

Vendredi, une conseillèr­e du président Bachar al-Assad, Bouthaina Chaabane, a prévenu que le régime allait combattre « les FDS, l’ÉI ou toute force étrangère illégitime présente sur le territoire ».

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