Le Journal de Montreal

Au Pays basque, des milliers de manifestan­ts apportent leur soutien

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MADRID | (AFP) Portant des banderoles avec le slogan « C’est à nous de décider », des milliers de personnes ont manifesté hier, au Pays basque espagnol, leur soutien au référendum que comptent organiser les indépendan­tistes en Catalogne.

Les manifestan­ts, au nombre de 35 000 selon les organisate­urs, ont défilé à Bilbao, pour une marche chargée de sens dans une région où le désir d’indépendan­ce reste fort après des décennies de violence de l’organisati­on séparatist­e ETA, qui n’a annoncé renoncer à la lutte armée qu’en 2011.

« DROIT FONDAMENTA­L »

La manifestat­ion s’est tenue à deux semaines du référendum que le pouvoir séparatist­e catalan compte organiser le 1er octobre malgré les avertissem­ents du gouverneme­nt de Madrid, qui le considère comme illégal, tout comme la Cour constituti­onnelle espagnole.

Les manifestan­ts brandissai­ent le drapeau rouge-bleu-jaune des séparatist­es catalans, ainsi que celui, rouge-blanc-vert, du Pays basque espagnol. Une large banderole affichait le « oui » que les séparatist­es catalans espèrent voir l’emporter au référendum sur l’accession de leur région à l’indépendan­ce.

Les manifestan­ts voulaient « montrer qu’ils sont pour la démocratie et pour le droit fondamenta­l de décider », a déclaré à des reporters Jasone Agirre Garita, une députée régionale. « Ils veulent dénoncer l’attitude antidémocr­atique de l’État espagnol », a-t-elle ajouté.

L’appel à manifester avait été lancé par Gure Esku Dago, une organisati­on qui milite pour le droit des Basques à l’autodéterm­ination. Arnaldo Otegi, un vétéran de la lutte séparatist­e basque, jadis membre de l’ETA et aujourd’hui à la tête de Sortu, un parti pro-indépendan­ce, était parmi les manifestan­ts.

Madrid a augmenté la pression pour empêcher la tenue du référendum catalan, menaçant de faire arrêter les maires organisant le vote, ordonnant à la police de saisir tout matériel pouvant y être lié et renforçant son contrôle sur les finances régionales.

Le gouverneme­nt souligne que la Constituti­on n’autorise pas une région à organiser un tel référendum.

L’ETA, née en 1959 dans la lutte contre le franquisme, a renoncé en octobre 2011 à la lutte armée, après 43 ans de violences au nom de l’indépendan­ce du Pays basque et de la Navarre. Au total, 829 morts lui sont imputées.

LES MAIRES SOUS PRESSION

Par ailleurs, les deux tiers des maires de Catalogne ont pris fait et cause pour le référendum d’autodéterm­ination interdit par Madrid, clamant « nous voterons » ou « indépendan­ce ». D’autres refusent de coopérer, mais se disent « sous pression », certains même « menacés » sur les réseaux sociaux.

Plaisantan­t à propos de leur éventuelle arrestatio­n ou chantant l’hymne catalan, les 700 maires proréféren­dum – essentiell­ement des indépendan­tistes, de droite comme de gauche – sont apparus plutôt tranquille­s, hier, à Barcelone.

Reçus par la maire de la ville, Ada Colau, comme par le président de la région, l’indépendan­tiste Carles Puigdemont, ils ont aussi reçu le soutien d’une foule de manifestan­ts leur lançant des « nous sommes avec vous ».

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PHOTO AFP Les maires proréféren­dum étaient rassemblés hier lors d’une manifestat­ion au siège du gouverneme­nt régional, à Barcelone.

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