MEURLING, UN BIENFAITEUR ET UN REFUGE
À l’écart des rues animées du Vieux-Montréal touristique se dresse aujourd’hui la coopérative d’habitation du refuge Meurling. Au début du XXe siècle, Gustave Meurling, un voyageur franco-belge ayant longuement séjourné à Montréal vers 1870, lègue par testament un montant important à la Ville pour le financement d’oeuvres charitables. L’époque est celle des mouvements de réforme qui poussent les gouvernements à fonder des asiles publics pour les nombreux indigents. En effet, le problème du vagabondage – c’est ainsi qu’on désigne alors l’itinérance – est notable dans les villes du tournant du XXe siècle et Montréal n’y fait pas exception. Le refuge Meurling représente un nouveau progrès, puisque le lieu qui recevait jusque-là les itinérants pour la nuit était… la prison de Montréal ! Il ouvre ses portes en 1914 et fournit cette année-là 65 652 couchers et 142 590 repas. L’endroit est conçu pour accueillir, nourrir et blanchir en moyenne 180 hommes, quotidiennement.