Le Journal de Montreal

Une enquête à cause de Facebook

- NICOLAS LACHANCE

QUÉBEC | L’un des administra­teurs du groupe La Meute a lancé un appel pour trouver l’adresse de députés sur Facebook, soutenant qu’il venait d’obtenir son permis de chasse aux dindons sauvages. Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a confirmé au Journal qu’une escouade va enquêter.

« Aujourd’hui je suis heureux, je viens de terminer mon cours pour obtenir mon permis pour la chasse aux dindons sauvages. PS… Vous pouvez me fournir l’adresse de quelques députés », a indiqué sur sa page Facebook Jacques Gagné, l’un des nouveaux administra­teurs de La Meute.

Depuis hier matin, la publicatio­n qui a été mise en ligne le 10 septembre dernier fait énormément réagir. Plusieurs personnes ont qualifié l’affirmatio­n de M. Gagné de « menace envers les politicien­s ».

Le Journal a aussi appris qu’une plainte sera portée par un groupe de citoyens contre l’auteur de la publicatio­n.

« MANQUE DE JUGEMENT »

À la suite des critiques, l’auteur a modifié sa publicatio­n et changé la fin, réclamant de l’aide pour trouver un « poulailler ».

Joint par Le Journal, Jacques Gagné a parlé d’une « moquerie ironique » et « stupide ».

« C’était de la satire, je n’ai pas vraiment mesuré les conséquenc­es de cet écrit. C’était une plaisanter­ie stupide de ma part sans mauvaise intention. Il est évident qu’à l’avenir je vais faire attention », a-t-il plaidé.

Le directeur du Centre de prévention de la radicalisa­tion (CPRMV), Herman Deparice-Okomba, croit que ces « menaces » sont « inappropri­ées ».

« C’est de la violence, il faut condamner ce type de message », a-t-il mentionné.

Il souligne également qu’à l’intérieur des groupes populistes comme La Meute, plusieurs sympathisa­nts sont susceptibl­es d’y voir un message d’appel à la violence, surtout lorsqu’il provient d’un administra­teur.

VIOLENCE

« Le problème avec ce type de message, c’est que ces groupes, comme La Meute, ils ont beaucoup de sympathisa­nts et des gens qui peuvent avoir la gâchette facile », a indiqué M. Deparice-Okomba, ajoutant qu’il ne faut pas banaliser ces messages.

« On ne peut pas y voir une moquerie lorsqu’on appelle à l’assassinat et la violence. Il faut absolument le rapporter à la police. »

De son côté, le SPVQ a assuré que des vérificati­ons sont faites dans ce dossier.

« Une enquête a été ouverte », a confirmé David Poitras, porte-parole, au Journal.

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