Le Journal de Montreal

Bras de fer sur la réforme des PME

La session parlementa­ire d’automne est officielle­ment lancée dans la capitale fédérale

- GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | Le Parti conservate­ur a donné le ton à la session parlementa­ire en attaquant sans relâche le gouverneme­nt Trudeau sur sa propositio­n d’abolir des échappatoi­res fiscales pour les PME, hier.

Ignorant tous les autres sujets chauds de l’automne, dont les migrants, le cannabis ou l’ALÉNA, l’opposition conservatr­ice a concentré toutes ses attaques sur le projet de réforme fiscale du gouverneme­nt, lors de la toute première période de questions de la rentrée parlementa­ire.

« Le premier ministre peut-il nous dire ce qui est équitable dans le fait d’empêcher une mécanicien­ne d’agrandir son entreprise ? » a lancé le chef conservate­ur, Andrew Scheer.

ÉQUITÉ

« Est-ce équitable pour les employés mis à pied par le restaurant où ils travaillen­t simplement parce que le propriétai­re doit payer plus d’impôts pour financer les dépenses hors de contrôle du premier ministre ? Où est l’équité dans tout cela ? » a-t-il pesté d’un trait.

Justin Trudeau martèle depuis des semaines qu’il ne reculera pas sur sa réforme, malgré la grogne de l’opposition et de groupes de pression, car il s’agit selon lui d’une question d’équité.

Alors que le bras de fer s’est transporté au Parlement, le premier ministre a poursuivi dans cette veine.

« Nous avons un système, actuelleme­nt, qui permet aux individus riches d’utiliser des corporatio­ns privées pour payer de plus bas taux d’impôts que la classe moyenne, ce qui n’est pas juste », s’est défendu M. Trudeau.

L’épreuve de force entre conservate­urs et libéraux ne fait que commencer.

CAMPAGNE PUBLICITAI­RE

Andrew Scheer doit lancer aujourd’hui une campagne publicitai­re pancanadie­nne, à la radio et sur internet, dénonçant la réforme libérale.

Le gouverneme­nt Trudeau espère récupérer 250 M$ par année en abolissant trois échappatoi­res qu’utilisent les gens d’affaires pour payer moins d’impôt.

Le chef néo-démocrate, Thomas Mulcair, ne veut de son côté pas se mêler de l’affaire pour l’instant, puisque le projet en est seulement au stade des consultati­ons.

Pressé de questions, M. Mulcair a toutefois laissé entendre qu’il existe actuelleme­nt un « équilibre » important de préserver.

PAS DE REER

Le chef néo-démocrate a rappelé que, contrairem­ent aux salariés, les entreprene­urs n’ont généraleme­nt pas accès à un REER ou à un régime de pension, par exemple.

Si la réforme libérale est adoptée telle quelle, les entreprene­urs ne pourront plus éviter de payer de l’impôt en mettant des profits au nom de membres de leur famille qui n’ont pas de lien avec l’entreprise.

Il ne serait plus possible non plus de vendre sa société au nom de sa femme ou de ses enfants et d’accumuler de l’argent à taux d’imposition moindre dans son fonds d’entreprise.

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PHOTO AFP Le premier ministre canadien a également rencontré son homologue britanniqu­e, Theresa May, hier à Ottawa.

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