Le ministre Gaétan Barrette n’interviendra pas
QUÉBEC | Le ministre de la Santé Gaétan Barrette n’a pas l’intention d’intervenir pour qu’un médecin s’établisse à L’Isle-aux-Coudres après le départ à la retraite, il y a trois mois, du seul omnipraticien.
« L’Isle-aux-Coudres n’est pas sous-servie en services médicaux, mais ne vous attendez pas à ce qu’il y ait un médecin à temps plein sur L’Isle-aux-Coudres, a réagi le ministre à Montréal hier, à la suite de la publication d’un reportage du Journal sur le cri du coeur des résidents. Il est possible qu’un médecin puisse choisir cette pratique-là, c’est son choix, mais il n’y a aucune possibilité légale d’imposer un tel poste à un médecin. »
Le ministre croit que le service actuel est bien assuré avec le CLSC, les services préhospitaliers et des médecins de Baie-Saint-Paul qui peuvent se déplacer sur l’île.
Il affirme aussi que le Dr Marcel Éthier n’offrait que des services un jour par semaine, ce que ce dernier a vivement dénoncé, rappelant qu’un médecin travaille sur l’île à temps plein depuis 1950.
Même s’il est à la retraite, le Dr Éthier travaille en ce moment une journée par semaine pour assurer le suivi auprès de ses patients les plus vulnérables.
« Le Québec ne peut pas assurer qu’il y ait un médecin à temps plein dans chaque village, ce n’est pas possible », a ajouté le ministre Barrette.
EN MODE SÉDUCTION
Une autre municipalité de Charlevoix, Saint-Siméon, est dans la même situation que L’Isle-aux-Coudres et le maire va lancer cette semaine une campagne de financement afin d’attirer un nouvel omnipraticien dans sa petite municipalité de 1300 personnes pour remplacer l’unique médecin malade.
« Je me sens mal de demander de l’argent à notre population quand on a deux villages dévitalisés, mais on va essayer de le faire quand même et de se mettre debout », affirme le maire Sylvain Tremblay.
Les fonds ainsi amassés seront placés en fiducie, selon M. Tremblay, et ils serviront à payer les « frais fixes » liés au fonctionnement de la clinique médicale, estimés à environ 15 000 $ annuellement, en plus de permettre la mise en place d’une campagne publicitaire auprès d’une clientèle cible de médecins.
« La plupart des jeunes médecins ne pratiquent plus seuls ou ne veulent plus de cette pratique de médecin unique. Ça rend la tâche beaucoup plus difficile », avoue le maire, qui entend donc cibler des omnipraticiens de 50 ans et plus qui souhaitent vivre dans la nature.