Démocratie espagnole ?
Ceux qui suivent l’actualité d’outreAtlantique le savent : la Catalogne est en marche vers un référendum sur l’indépendance. Théoriquement, il se tiendra le 1er octobre.
La tentation première des souverainistes québécois, c’est de plaquer leur situation sur celle des Catalans, comme s’ils rêvaient d’une victoire par procuration. Comme s’ils espéraient aussi que l’indépendance d’un peuple occidental pouvait réveiller les Québécois qui, pour l’instant, dorment un peu dans ce domaine.
AUTORITARISME
Certes, il y a des rapprochements à faire. Mais chaque question nationale doit être jugée pour elle-même, dans ce qu’elle a de singulier.
On le voit notamment dans la simple question de l’organisation du référendum.
En 1980 comme en 1995, le Québec a pu organiser son référendum. Le gouvernement d’Ottawa n’a pas respecté les règles du jeu et il a violé nos lois. Mais il n’a pas prétendu interdire la consultation en envoyant la police réprimer le gouvernement du Québec.
C’est pourtant ce qu’il se passe en ce moment en Catalogne. Le gouvernement de Madrid a décidé de tout faire pour que le référendum n’ait pas lieu.
Il intimide les politiciens, les journalistes et même le commun des mortels. Il veut bloquer la consultation à tout prix. C’est la tentation autoritaire du gouvernement espagnol.
Il y a quelques jours, pour protester contre cette dérive autoritaire, 700 des 948 maires de Catalogne ont décidé de défier Madrid dans la rue. C’est énorme.
On devine que tous ne sont pas des indépendantistes enragés. Mais ils réclament le droit pour le peuple catalan de décider de son avenir. Élémentaire, non ?
INDÉPENDANCE
On ne sait pas encore ce qu’il va arriver dans les deux prochaines semaines. Jusqu’où ira Madrid ? Est-ce que les Catalans tiendront bon ?
Chose certaine, alors qu’ici on s’entête à faire croire que la question nationale est une lubie du siècle dernier, les Catalans nous rappellent que l’indépendance d’un peuple est une vraie affaire.