Le Journal de Montreal

LIMNIATIS Sans l’instinct du tueur

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Les 15 premières minutes du match de samedi nous ont trompés. En fait, je devrais dire qu’elles ont fait diversion à ce qui allait arriver.

En commentant une tonne d’erreurs, le Minnesota United ressemblai­t à une proie facile, un constat d’autant plus facile à faire après avoir vu leur défaite de 3 à 0 quelques jours plus tôt contre les Whitecaps à Vancouver. Mais l’Impact n’a pas été en mesure de garder la même énergie et la même intensité et, tranquille­ment, l’adversaire est revenu dans le match.

Même si l’action s’est produite tôt dans la rencontre, le tir de pénalité raté par Nacho Piatti a, d’un point de vue psychologi­que, changé la suite des choses. En fait, cette occasion ratée a donné une deuxième vie aux visiteurs.

En fait, pour être encore plus clair sur le sentiment que donnait ce début de match : je ne crois pas que le Minnesota ait traversé la ligne du milieu avant le quart d’heure de jeu. C’est vous dire !

Au final, la rencontre dans son ensemble a manqué de structure et les deux équipes ont multiplié les erreurs techniques. Que ce soit sur leurs premières touches, leurs passes ou tout simplement de la conservati­on du ballon, les déchets se sont multipliés. Pendant ces 90 minutes, l’organisati­on a trop souvent fait place à l’improvisat­ion.

Un spectacle qui n’était certes pas digne d’une première division.

ET POURTANT

Pour moi, Minnesota United est de façon manifeste une des équipes les plus faibles de la MLS. Ceci dit, eux, ils ont l’excuse d’en être seulement à leur première année de compétitio­n.

En prenant cette réflexion en compte, qu’est-ce que cette défaite, à domicile de surcroît, nous dit sur l’Impact ?

Samedi, le XI montréalai­s a eu plusieurs occasions de placer le ballon entre les lignes de défense, de tourner et ainsi placer des attaques dangereuse­s. Mais à chaque fois, il manquait la dernière action qui aurait pu se révéler décisive.

Pour ce qui est du secteur défensif, nous avons encore eu droit à des erreurs individuel­les et collective­s ce qui a été le lot de la saison au complet.

En ce sens, Kevin Molino a été un poisson pour la défense montréalai­se tout au long de la rencontre. Piatti fait la même chose aux autres équipes de la MLS, on ne sait plus trop comment gérer ce genre de joueur créatif.

Ce qui m’a aussi déçu, c’est l’énergie déployée par les joueurs. Je n’ai pas vu ce fameux « instinct du tueur » qui aurait été nécessaire dans les circonstan­ces.

DE TOUTES PETITES CHANCES

Bref, une défaite, ce n’est pas la fin du monde. L’Impact a encore de toutes petites chances d’être des prochaines séries éliminatoi­res. Mais subir ce genre d’affront devant ses partisans, à un moment crucial de la saison et contre un adversaire aussi faible, il y a là quelque chose de tragique.

MES IMPRESSION­S SUR LA LETTRE

Le président Joey Saputo a offert dimanche, via un communiqué, quelques mots aux partisans de l’Impact.

Personnell­ement, je crois que l’Impact devrait avoir la lucidité de reconnaîtr­e que l’équipe en est une de milieu de peloton. Comme toujours, j’ai la fâcheuse impression qu’elle se croit bien meilleure que ses résultats, qu’elle joue en dessous de son potentiel.

D’un point de vue collectif et individuel, l’Impact ne défend pas bien. Le groupe cherche aussi un avantcentr­e capable de marquer de 15 à 20 buts par saison. Et il n’a pas non plus d’ailier digne de ce nom et j’exclus même Piatti que je vois plus dans une position centrale.

Bref, le bleu-blanc-noir n’a pas les fondations pour se considérer parmi les meilleures équipes de la MLS.

Oui, le président est en droit de s’attendre à de meilleurs résultats. Mais comme il le dit lui-même dans sa lettre, il doit y avoir des changement­s s’il veut arriver à son objectif.

Et j’ajouterai : est-ce que les objectifs sont clairs et précis ? Et plus important, est-ce que ce groupe entraîneur­s et joueurs - est en mesure de les atteindre ?

Parce que chaque saison, on ne fait que boucher des trous. Avant de dépenser à tout vent, le Toronto FC ressemblai­t à l’Impact, il y a de ça sept ou huit ans...

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Contrairem­ent aux joueurs de l’Impact, les partisans de l’équipe sont toujours au rendez-vous.
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