À toutes les sauces

Par un beau dimanche, quatre innocents font des tomates. Seul Denis en avait déjà empoté il y a quelques années. Manon, Jean et moi n’avions aucune idée dans quoi on mettait les mains. On avait des pots, des couvercles neufs, du gros sel, des feuilles de basilic, mais surtout des tomates. Denis, qui n’a aucune idée de la signification du mot modération, en avait acheté 4 caisses. Évidemment, au cours de la journée, commencée vers 11 heures et achevée brûlés ben raide à 20 heures, nous avons dû aller acheter d’autres pots, d’autres couvercles et capsules d’étanchéité. Résultat final : 120 pots hermétiquement remplis avec la promesse formelle de ne plus jamais laisser Denis s’occuper des quantités.

Manon au four à l’intérieur pour la stérilisation et la finale, les trois gars dehors. Johnny-Be-Good enlevait les pelures. Il a chialé toute la journée. Denis était sur la mise en pot et, au besoin, devenait aussi le p’tit gars sur les commissions.

…C’EST COMME PAS ASSEZ

J’étais affecté au transport des tomates entre le cabanon et notre atelier de fortune. Je devais fendre en quatre le bout de chacune des belles San Mazaro avant de les tremper dans l’eau bouillante pendant deux minutes et de les livrer dans un plat d’eau froide vers Johnny, dont les mains ratatinées s’agençaient merveilleusement à ses propos. Pissant.

Quelle belle journée sous un soleil de plomb et je me demande si nous aurons encore des tomates à la fin du contrat de Carey Price.

En regardant tous ces pots Mason entassés dans une pièce fraîche et sans lumière, je me suis demandé si des tomates, ça se donne à Noël.

Il me reste maintenant, dans le plus grand secret, à dénicher ou à voler la recette du fond de sauce d’un grand restaurant italien. Ensuite, on va passer un maudit bel hiver alla rabiata, bolognaise (d’orignal) ou à la gigi.

MERCREDIAGE

■ Question au Lieutenant-Gouverneur qui n’a rien à faire : Aimez-vous les tomates en pot ?

■ OK, Galchenyuk. Tu peux enlever les gougounes en dessous de tes lames.

■ Merci au mois de septembre d’avoir invité le mois de juillet pour une couple de semaines.

À DEMAIN

C’est de la tomate…