Fournier au coeur de la rentrée parlementaire
Le leader parlementaire a confirmé hier qu’il restera en politique
QUÉBEC | Philippe Couillard voulait marquer le début de la session parlementaire avec la « transformation » de son gouvernement. Il a plutôt dû défendre un ministre de l’ère Charest.
« Jean-Marc Fournier n’a aucun changement dans son habilitation de sécurité », a-t-il lancé hier aux journalistes.
En prévision des questions des médias, son cabinet avait demandé à la Sûreté du Québec si la cote sécuritaire de M. Fournier avait été modifiée. La réponse négative de la SQ est interprétée par M. Couillard comme la démonstration qu’il n’y a rien de vrai dans les allégations d’Yves Francoeur, président du syndicat des policiers de Montréal.
Selon la déclaration que M. Francoeur a fait parvenir à la SQ et qui s’appuie sur des sources policières anonymes, M. Fournier a discuté avec un promoteur immobilier d’un changement de zonage en échange d’une contribution au Parti libéral du Québec, a révélé le Bureau d’enquête.
Le leader parlementaire a nié en bloc, lundi, mais sous le choc, il s’est questionné sur son avenir politique. Il a confirmé hier qu’il restera. « Le premier ministre vient de vous dire que mon habilitation sécuritaire est maintenue. Je peux continuer de faire le métier que je fais », a indiqué le vieux routier.
Ce brouhaha a toutefois distrait le gouvernement Couillard, qui n’a pu faire valoir son agenda de la « transformation », la nouvelle ligne de parti.
Le premier ministre ne l’a pas apprécié. « Le Québec réussit, le Québec va mieux, tout le monde le dit, c’est certain qu’il y a du monde qui n’aime pas ça », a-t-il déploré.
AVARE DE COMMENTAIRES
La CAQ, généralement prompte à critiquer le PLQ pour les questions éthiques, s’était faite avare de commentaires, lundi.
Son chef François Legault a dû admettre qu’il a également participé à un cocktail de financement en 2011, dans le même condo que M. Fournier, situé au 1000, de la Commune. En ouverture de période de questions, il a préféré parler de baisse d’impôt et est revenu à la charge en exigeant 500 $ par Québécois.
Le PQ a lui aussi choisi de ne pas aborder la situation de M. Fournier au Salon bleu, même si Jean-François Lisée réclame son retrait temporaire, le temps d’une enquête.
M. Lisée a plutôt demandé à M. Couillard de mettre à la poubelle sa commission sur le racisme systémique. « Il y aura controverse [si Philippe Couillard] s’entête avec cette commission », a-t-il prévenu.
« J’AI DEMANDÉ […] QU’ON ME DISE S’IL Y AVAIT UNE MISE À JOUR DE L’HABILITATION DE SÉCURITÉ DE M. FOURNIER. ABSOLUMENT PAS. M. FOURNIER N’A AUCUN CHANGEMENT DANS SON HABILITATION DE SÉCURITÉ ET SON HABILETÉ DE SIÉGER AU CONSEIL DES MINISTRES. » – Philippe Couillard