Le Journal de Montreal

Il menace de « détruire totalement » la Corée du Nord

Le président américain a également remis en cause l’accord nucléaire avec l’Iran

-

AFP | Le président américain Donald Trump a menacé hier de « détruire totalement » la Corée du Nord et de remettre en cause l’accord nucléaire avec l’Iran, dans un discours belliqueux devant l’Assemblée générale de l’ONU.

Alors que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait ouvert les débats en plaidant pour une « solution politique » pour éviter une « guerre » avec la Corée du Nord, Donald Trump s’en est pris violemment au « régime dévoyé » de Pyongyang.

Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, à nouveau qualifié d’« homme-fusée », s’est embarqué dans « une mission-suicide », a-t-il lancé.

« Il est naïf de penser que des sanctions et des menaces belliqueus­es d’attaque nucléaire des États-Unis peuvent faire fléchir la Corée du Nord », a déploré l’Arms Control Associatio­n dans un communiqué.

« ÉTATS VOYOUS »

Dénonçant les « États voyous », le président américain a également attaqué l’Iran, qualifié de « dictature corrompue ».

Il a semblé plus proche que jamais d’une remise en cause de l’accord signé par les grandes puissances avec Téhéran pour encadrer le programme nucléaire de ce pays et s’assurer qu’il ne serve pas à le doter de l’arme atomique.

L’accord nucléaire de 2015 est « un des pires auxquels les États-Unis aient jamais participé », a-t-il affirmé.

« Nous ne pouvons pas laisser un régime meurtrier continuer ses activités déstabilis­atrices [...] et nous ne pouvons pas respecter un accord s’il sert à couvrir l’éventuelle mise en place d’un programme nucléaire », a déclaré M. Trump.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a aussitôt dénoncé un « discours de haine » (voir autre texte).

« COURAGEUX »

À l’inverse, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué le discours « le plus courageux» jamais entendu « en plus de 30 ans d’expérience avec l’ONU ».

Les Européens, France en tête, espèrent encore peser sur le futur choix américain. Dénoncer l’accord serait une « lourde erreur », « ne pas le respecter serait irresponsa­ble », a ainsi mis en garde le président français Emmanuel Macron, qui a aussi défendu l’accord de Paris de 2015 sur le climat.

Parmi les autres « bêtes noires» de Donald Trump, la « dictature socialiste» du président Nicolas Maduro au Venezuela, où il a dénoncé une « situation inacceptab­le ».

L’AMÉRIQUE D’ABORD

Le président américain, qui avait salué lundi les nobles objectifs de multilatér­alisme de l’ONU tout en dénonçant sa « bureaucrat­ie », a également averti que l’armée américaine serait « bientôt plus forte que jamais» et qu’il « placerait toujours l’Amérique d’abord ».

Des pays « indépendan­ts » et « forts » sont à la base de l’ordre mondial, a-t-il fait valoir, défendant une vision unilatéral­iste du monde.

Parmi les autres pays appelés à s’exprimer hier, au premier jour d’une semaine de discours, figurent le Qatar, la Turquie, Israël, le Mali, l’Égypte ou l’Afghanista­n.

Les dirigeants russe et chinois sont absents, représenté­s par leur ministre des Affaires étrangères.

 ?? PHOTO AFP ?? Le président américain Donald Trump a prononcé son premier discours devant l’Assemblée générale des Nations unies hier.
PHOTO AFP Le président américain Donald Trump a prononcé son premier discours devant l’Assemblée générale des Nations unies hier.

Newspapers in French

Newspapers from Canada