Le Journal de Montreal

Textos d’aide pendant sa cavale

L’accusé a aussi cherché sur le web des façons d’éliminer de la preuve

- MICHAËL NGUYEN

Le jeune homme accusé d’avoir tué une employée d’un Maxi était conscient après le drame qu’il était dans le pétrin, révèlent des messages texte présentés à son procès.

« C’est urgent, j’ai vraiment peur, prie pour moi stp », a écrit Randy Tshilumba à un proche une heure seulement après la mort de Clémence Beaulieu-Patry, le 10 avril 2016.

L’accusé de 21 ans était alors caché dans les toilettes pour femmes d’un Tim Hortons. Juste avant, il avait été vu entrer dans un Maxi de l’avenue Papineau à Montréal et se diriger vers l’allée des vêtements où la victime travaillai­t.

Tshilumba l’aurait alors poignardée à 14 reprises avant de prendre la fuite. Les deux se connaissai­ent pour avoir été à la même école secondaire, mais ils ne se parlaient pas. Quelques jours avant le drame, Clémence Beaulieu-Patry aurait refusé des avances de l’accusé qui lui avait rendu visite au supermarch­é.

SUPPORT

Tshilumba est demeuré sept heures dans les toilettes du café, pendant lesquelles il a texté plusieurs amis.

« Malgré tout ce qui va arriver, j’aurai besoin de ton support », a-t-il écrit.

À un autre proche, il a dit avoir besoin « de support et non de critiques ».

« Ça se peut qu’on ne se revoie plus », lui a-t-il précisé.

Il a aussi tenté d’avoir l’aide de ses amis, sans leur donner plus de détails, mais cela ne semble pas avoir fonctionné puisque Tshilumba a ensuite quitté le Tim Hortons en transport en commun pour se rendre au cégep où il étudiait.

L’arme du crime, un couteau de chasse, ainsi que des vêtements tachés de sang ont été retrouvés dans un casier.

Pendant qu’il se cachait, Tshilumba a aussi fait des recherches internet, d’abord pour savoir les heures d’ouverture du café où il se terrait, puis sur la façon de se débarrasse­r de preuves.

LA JAVEL EFFICACE ?

« Comment brûler des vêtements de façon sécuritair­e », « est-ce que la javel efface la preuve » ou encore « sac poubelle meurtre parfait » ne sont que quelquesun­es de ses recherches sur Google.

Au petit matin, il a cherché des informatio­ns sur le meurtre au Maxi, puis sur Clémence Beaulieu-Patry et sur lui-même, tout en consultant des chansons de Kanye West et de Beyonce.

Ses dernières recherches concernaie­nt la testostéro­ne, l’amygdale du cerveau et la pornograph­ie.

Tshilumba reconnaît que toutes ses recherches proviennen­t de son téléphone cellulaire. Il avoue aussi être celui qui s’est présenté au Maxi le soir fatidique du 10 avril 2016. Il a toutefois plaidé non coupable à l’accusation de meurtre au premier degré.

Par la voix de son avocat Philippe Larochelle, il a d’ailleurs fait savoir qu’il présentera une défense, sans annoncer laquelle.

Le procès, présidé par la juge Hélène Di Salvo, reprendra aujourd’hui avec le début de la preuve de la défense.

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PHOTO COURTOISIE DE LA COUR Randy Tshilumba a été pris en photo par la police à la suite de son arrestatio­n en 2016.
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PHOTO COURTOISIE DE LA COUR Le cellulaire de l’accusé a été trouvé dans sa chambre chez ses parents.

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