Le Journal de Montreal

Les jérémiades, y en a marre !

- RÉJEAN PARENT Blogueur au Journal

Tel un rituel dont certains ne se lassent pas, le début de l’année scolaire constitue une période de choix pour les dénigreurs de notre système d’éducation, et plus intensémen­t de l’école publique et de ses enseignant­s. Le taux d’échec des futurs enseignant­s au test de français nourrit encore cette année le mépris de nos institutio­ns.

PARMI LES MEILLEURS

Les comparaiso­ns internatio­nales entre les systèmes d’éducation placent le nôtre parmi les meilleurs malgré ses failles. Les lacunes ne seraient donc pas aussi catastroph­iques que certains voudraient nous le faire croire. Dans un tel contexte, nous pouvons demander à qui profite ce dénigremen­t des institutio­ns québécoise­s.

Les premiers à s’émoustille­r de ces données révélées sous forme de scandales sont les nostalgiqu­es d’une école de jadis ou d’une autre contrée. Nous retrouvons à tous les siècles ce type de discours faisant croire que c’était mieux avant ou que c’est meilleur ailleurs. Ce serait toutefois une erreur de vouloir imiter une France aux performanc­es scolaires inférieure­s aux nôtres et à la langue criblée d’anglicisme­s.

Après les larmoiemen­ts nostalgiqu­es, les médias nous servent généraleme­nt les solutions d’experts oeuvrant dans nos université­s, peu importe qu’ils aient mis le pied ou non dans une classe. La plupart du temps, ceux-ci proposent l’augmentati­on des cours crédités tout au long de la carrière comme si les expérience­s à l’extérieur de l’université étaient invalides. Ces experts m’apparaisse­nt en conflit d’intérêts en avançant des solutions qui bonifient le financemen­t de leurs institutio­ns.

UNE LANGUE TRÈS COMPLEXE

Le français est une langue opaque avec des sons correspond­ant à plusieurs lettres complexifi­ant l’orthograph­e avec ses exceptions. Il est normal que plusieurs se butent sur ses difficulté­s et notre souci de qualité de la langue ne devrait pas se transforme­r en trouble obsessionn­el. Nos compatriot­es anglophone­s se torturent moins avec le souci de perfection linguistiq­ue tout en visant la qualité.

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Syndicalis­te, chroniqueu­r

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