Le Journal de Montreal

Nuit de terreur pour une famille québécoise

- PIERRE-PAUL BIRON

QUÉBEC | Une famille québécoise vivant en Guadeloupe a affronté durant de longues heures la force destructri­ce de l’ouragan Maria, se demandant par moments comment ils allaient survivre à des vents aussi violents.

Anouk Dewailly, son conjoint Raphaël De Lacotte et leur fils de trois ans ont vécu dans l’angoisse et la peur le passage de l’ouragan Maria sur la Guadeloupe, dans la nuit de lundi à hier.

La famille a notamment dû se réfugier dans un abri de béton parce qu’ils craignaien­t que leur maison, construite dans des conteneurs pour résister aux ouragans, ne tienne pas le coup.

PEUR DE MOURIR

« On pensait que ça n’allait jamais s’arrêter. La pluie et le vent rentraient dans la maison. On ne savait plus comment se protéger, donc on s’est réfugiés dans l’abri. J’ai vraiment eu peur de mourir », raconte la femme, enceinte de sept mois. « J’ai eu des contractio­ns pendant 12 heures tellement j’étais stressée. »

Vivant dans la ville de Saint-François, la famille a été frappée de plein fouet par l’ouragan. De 18 h lundi à 9 h le lendemain matin, les vents violents et la pluie diluvienne se sont abattus sur eux sans arrêt.

« Le cyclone a passableme­nt ralenti en arrivant ici, donc ça a duré très longtemps. On a eu des vents horribles de plus de 200 km/h toute la nuit », explique Mme Dewailly, encore sous le choc d’avoir côtoyé d’aussi près la force de la nature.

SCÈNES D’APRÈS-GUERRE

Le lendemain, le couple était toujours confiné dans sa résidence et n’avait aucune idée de l’étendue des dommages sur l’île qu’il habite depuis deux ans et demi. Son quartier était toutefois passableme­nt amoché.

« C’est une scène d’après-guerre. Il y a des arbres partout dans la rue, les portails des maisons sont arrachés. En pleine nuit, dans le noir, on ne comprend pas ce qui nous attend, mais on a compris en sortant ce matin (hier) », se désole la Québécoise, propriétai­re d’un commerce sur l’île avec son conjoint.

« On n’a aucune idée c’est dans quel état, mais on a des assurances. Tant qu’on sait que nos amis et tout le monde sont vivants, le matériel, ça nous passe 10 pieds par-dessus la tête », souligne la dame qui avait déjà vécu un cyclone à l’île de la Réunion.

L’heure sera maintenant au nettoyage, et surtout à tenter de retrouver une vie normale après le passage de la tempête sur l’île. Pour Anouk Dewailly et sa famille, pas question de quitter l’endroit malgré les risques d’ouragans. « On est des Antillais maintenant, c’est chez nous ici. Nous serons solidaires. »

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