Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

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Un minimum de souplesse ne nuit jamais

J’ai ragé en lisant la lettre écrite par Aude, cette étudiante de 26 ans encore dépendante de ses parents séparés, mais très critique envers les conjoints de ces derniers. Cette jeune personne gâtée par la vie n’accepte personne d’emblée, à part elle-même. Tout le monde a des défauts, sauf elle. Quelle prétention ! Surtout qu’elle semble ne pas voir qu’elle affirme aussi détester les gens de son âge puisqu’elle n’a pas envie de se trouver de colocatair­e parmi eux (elles).

Non, mais pour qui se prendelle ? Probableme­nt pour ma fille qui a tout fait pour que je la garde avec moi comme une Tanguy au-delà de la vingtaine, mais qui ne supportait pas mon conjoint. Pas plus d’ailleurs qu’elle n’avait aimé squatter l’appartemen­t de son père qu’elle trouvait désagréabl­e à vivre. Je l’ai supportée quand même envers et contre tout, et j’ai perdu mon chum.

Aujourd’hui, alors qu’elle gagne bien sa vie comme enseignant­e, que mon chum a foutu le camp à cause de mademoisel­le, qu’elle a un chum qui ne peut pas me sentir, elle m’a rayée de sa vie. J’ai personnell­ement compris trop tard que j’allais à ma perte avec cette enfant. J’espère éviter à la mère de cette fille de vivre pareil rejet. Une qui a compris trop tard

Comme ce n’est pas la mère qui m’a écrit, mais la fille qui s’en plaignait amèrement en affirmant que sa mère prenait pour son conjoint au lieu de prendre pour elle et lui passant tous ses caprices, je ne crois pas qu’elle ait besoin de votre conseil. Quant à vous, mieux vaudrait mettre cette sombre expérience dans vos mauvais souvenirs pour passer à autre chose afin d’accéder à une paix nécessaire à toute vie harmonieus­e.

Où mène l’ignorance des lois ?

Je me présente : je suis avocate en droit de la famille depuis plusieurs années. J’ai lu votre Courrier d’hier matin dans lequel il y avait une lettre signée « Lisa-Marie », laquelle m’a outrée et déçue. Comment se fait-il qu’il y ait encore autant de personnes au Québec qui ne savent pas que les conjoints de fait n’ont pas de droits… encore moins celui d’hériter de leur conjoint de fait ?

Des gens vivent ensemble pendant des années sans prendre la peine de se protéger, même en cas de décès. En 2009, j’ai écrit un livre destiné au grand public sur ce sujet en espérant éduquer un peu. Il a pour titre : Être conjoint de fait : pour une vie à deux sans souci.

Je serais disposée à donner à Lisa-Marie, sans frais aucun bien évidemment, des informatio­ns à ce propos. Soyez certaine que par cette démarche, je ne cherche pas à solliciter une cliente. Je voudrais juste l’informer de ses droits et de ce qu’elle devrait faire pour se protéger en sa qualité de conjointe de fait. Le couple qu’elle forme avec son conjoint de fait a aussi besoin d’un notaire pour rédiger des testaments, ce que je ne fais pas. Ci-jointes mes coordonnée­s pour qu’elle puisse me contacter. Sylvie Schirm, Ad. E.

Je n’ai pas la possibilit­é de mentionner vos coordonnée­s dans

Le Journal, pas plus que je n’ai celle de les faire parvenir à cette personne puisque je ne possède pas les siennes. Par contre, je trouvais votre message important à publier compte tenu de l’existence de votre livre qui devrait être lu par tous les couples en union de fait. Car ne vous y trompez pas, le nombre d’entre eux qui ignorent la loi est phénoménal. J’en sais quelque chose puisque depuis bientôt 17 ans que je rédige ce Courrier, sans compter toutes mes années passées à animer des émissions de service tant à la radio qu’à la télévision, je ne compte pas le nombre de fois où j’ai abordé le sujet.

Pensée du jour Si tu te concentres sur la douleur, tu vas continuer de souffrir. Si tu te concentres sur la leçon, tu vas continuer de grandir. – Pensée bouddhiste

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