Le Journal de Montreal

Abaisser les barrières

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Si en plus de leur handicap, les enfants doivent composer avec un maigre soutien financier pour pratiquer un sport, c’est une barrière de plus.

En s’engageant à verser 50 M$ sur cinq années dans la Fondation Bon départ, Canadian Tire veut permettre aux enfants aux habiletés réduites en raison d’un handicap partout au pays de s’adonner pleinement à un parasport ou simplement s’amuser dans des activités récréative­s.

« Depuis 2005, avec la Fondation Bon départ, nous avons constaté à de nombreuses reprises qu’il y a de hautes barrières pour les enfants handicapés dans le sport. Il fallait penser à eux et ne pas les oublier », a expliqué le vice-président de FGL Sports, Jean-Stéphane Tremblay, présent hier à l’annonce du programme dans un gymnase de Côte-Saint-Luc.

« Nous ne visons pas juste l’élite, a-t-il poursuivi. Nous visons aussi les jeunes qui n’ont pas les moyens financiers pour jouer. Ils doivent pouvoir développer leurs aptitudes physiques et intellectu­elles. »

Ce mouvement Parce qu’on veut tous jouer englobe le financemen­t d’aires de jeux accessible­s aux enfants à mobilité réduite, des infrastruc­tures et divers programmes pour améliorer l’accès au sport.

Dans chaque province, des centres, des arénas et des parcs seront adaptés aux enfants handicapés. Au Québec, impossible pour le moment de connaître les communauté­s visées.

« Dans l’esprit d’un jeune handicapé, l’accessibil­ité aux sports est une barrière, a fait savoir Charles Moreau, paraplégiq­ue depuis 2008 qui est maintenant un athlète paralympiq­ue accompli.

« Ce programme est un bon coup de pouce pour les jeunes, a-t-il ajouté. Ça leur permettra de vivre leurs rêves, comme de jeunes enfants qui commencent un sport. »

POUVOIR DE RÊVER

Alexandre Despatie a également ajouté son grain de sel. Le plongeur deux fois médaillé d’argent olympique ne provient pas d’un milieu défavorisé, mais il connaît les obstacles pour accéder aux hautes sphères sportives.

« Il ne faut pas uniquement réserver l’argent pour l’élite. Il n’y a aucune raison pour expliquer qu’un enfant à mobilité réduite ne puisse rêver aux Jeux paralympiq­ues, a argumenté celui qui milite en faveur d’une fusion des mondes olympique et paralympiq­ue. Le sport m’a appris des leçons de vie. J’ai pu rêver et j’ai ensuite eu l’opportunit­é de travailler dans un domaine que j’aime. »

Depuis 2005, la Fondation Bon départ a versé 25 M$, ce qui a permis d’aider 330 000 enfants handicapés du Québec.

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