Le Journal de Montreal

Gerry Sklavounos à la rescousse des femmes

- ANNABELLE BLAIS

QUÉBEC | Le député Gerry Sklavounos a appuyé une motion pour dénoncer la violence faite aux femmes. L’ex-député libéral avait justement été exclu de son parti dans la foulée d’un scandale sexuel où il était pointé comme présumé agresseur, l’automne dernier.

La ministre de la Condition féminine, Lise Thériault, a déposé cette motion avec l’appui de plusieurs députés, dont M. Sklavounos, hier, à l’Assemblée nationale afin de souligner la 36e Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes, qui a eu lieu vendredi dernier.

Par cette motion, les députés s’engagent à « inciter les victimes à dénoncer toutes formes de violences sexuelles en s’adressant aux instances appropriée­s ».

Les députés réaffirmen­t aussi que la violence faite à l’endroit des femmes est « inacceptab­le ».

Manon Massé, la co-porte-parole de Québec solidaire, dit avoir été estomaquée de voir que M. Sklavounos appuyait cette motion.

« J’ai été choquée, vraiment. J’aurais souhaité qu’il se garde une petite gêne, il a manqué de jugement », a-t-elle réagi.

Elle rappelle au député que le fait d’ap- puyer une motion ne suffit pas à démontrer qu’il a appris de ses erreurs.

Ironiqueme­nt, M. Sklavounos a été au coeur d’un scandale sexuel à l’automne 2016. Une femme, Alice Paquet, affirmait avoir été agressée par le député de Laurier-Dorion au printemps 2014.

M. Sklavounos a été blanchi dans cette affaire. Mais d’autres femmes avaient aussi dénoncé, dans les pages du Devoir, les comporteme­nts « insistants », « déplacés » et « cruiseurs » de ce dernier envers des militantes et des employés de l’Assemblée.

EXCLU

En février, le député avait dû présenter des excuses sur la place publique. Lors d’une conférence de presse, il avait plutôt expliqué que ces tentatives de « socialisat­ion » avaient été mal interprété­es.

Ces explicatio­ns n’avaient pas convaincu le gouverneme­nt qui ne l’avait pas réintégré au PLQ.

Contacté il y a quelques semaines pour savoir s’il espérait un retour au caucus cet automne, M. Sklavounos avait expliqué que la décision ne lui appartenai­t pas et qu’il continuera­it de siéger comme indépendan­t « pour le moment ».

Le PLQ indique au Journal qu’aucune demande pour un retour au caucus de M. Sklavounos n’a été faite et que la question n’est pas à l’ordre du jour.

Newspapers in French

Newspapers from Canada