Un ex-prof tente de se suicider devant le juge
Il venait d’être condamné à six mois de prison pour possession de pornographie juvénile
QUÉBEC | Condamné à purger une peine de six mois pour possession de pornographie juvénile, un ancien prof de chimie a plutôt choisi de s’octroyer une sentence beaucoup plus lourde en tentant de s’enlever la vie devant le juge qui l’a condamné.
Seul, sans personne pour l’accompagner, Nicolas Boudreau s’est présenté, hier matin, pour connaître le sort qui lui serait réservé. Dans ses poches, un petit contenant rempli d’une substance encore inconnue attendait sagement l’issue de la décision.
La présence de ce flacon était toutefois inconnue des gens présents, et ce, même si l’homme, mis à la porte du Cégep de Limoilou à la suite de son arrestation, était connu pour penser « régulièrement » au suicide.
56 000 PHOTOS D’ENFANTS
En juin, l’homme de 52 ans avait plaidé coupable à des accusations de possession et d’accession à de la pornographie juvénile, et ce, pour une période de quatre ans.
Le rapport présentenciel avait permis d’apprendre que Boudreau, qui vivait seul, était « attiré par les jeunes garçons prépubères » et qu’il avait été entraîneur de soccer pour les 11 à 13 ans pendant une vingtaine d’années.
« Il consomme de la pornographie juvénile pour assouvir ses fantasmes et il a avoué que, la première fois qu’il a succombé à ses pulsions, il a vomi devant l’inadéquation de ses gestes », a souligné le magistrat.
Lors de la perquisition effectuée chez lui en 2013, les policiers du Service de police de la Ville de Québec avaient mis la main sur 56 000 photos d’enfants en plein ébat sexuel et sur 473 vidéos.
Si son avocat réclamait une peine à être purgée de façon discontinue, la Couronne, elle, demandait une période d’emprisonnement ferme.
MANOEUVRES DE RÉANIMATION
Lorsque le juge a annoncé que l’homme était condamné à six mois de détention, tout a basculé. Sans crier gare, Boudreau a sorti de sa poche le petit flacon qu’il a porté à sa bouche pour en avaler le contenu rapidement, devant le juge et les constables spéciaux, impuissants.
Le geste n’a pris que quelques secondes et le quinquagénaire a, par la suite, lancé ses clés en direction de son avocat, pendant que le flacon, lui, glissait de sa main gauche.
Immédiatement couché au sol par les constables, ces derniers l’ont sommé de recracher ce qu’il venait d’ingurgiter. Après avoir toussé à quelques reprises, il semblait respirer puis, quelques minutes plus tard, des manoeuvres de réanimation lui ont été prodiguées.
Au moment de mettre cette édition sous presse, Boudreau était toujours vivant.