Le Journal de Montreal

Elle aide une jeune en lui cédant son logement

Une femme de 20 ans habite dans un foyer pour personnes âgées qui ne convient pas du tout à son âge

- STÉPHANIE GENDRON

RIVIÈRE-DU-LOUP | Une dame de 54 ans est prête à échanger son appartemen­t adapté pour aider une inconnue de 20 ans qui habite dans un foyer pour personnes âgées.

Alors que la jeune Fanny Martin Belisle rêve d’habiter un appartemen­t pour cuisiner sa propre nourriture, faire son lavage ou recevoir ses amis plus tard que 23 h, Marie Caron, une pure inconnue, se dit prête à lui céder son logement social et adapté.

« Quand j’ai vu la situation dans laquelle se trouve cette jeune fille que je ne connais pas, je me suis reconnue dans son caractère déterminé et ça m’a touchée droit au coeur. Je comprends ce qu’elle vit et je veux lui sauver de la misère avec le système », a dit Marie Caron.

La quinquagén­aire est atteinte de maladies dégénérati­ves, dont la sclérose en plaques, et ressent beaucoup de douleurs et de fatigue chronique, en plus de se déplacer en fauteuil roulant. Fatiguée, elle se dit prête à habiter une résidence et avait déjà amorcé une réflexion en ce sens.

« Sortez-la de là ! Ce n’est pas sa place », a-t-elle dit au sujet de Fanny Martin Belisle.

La jeune femme, atteinte de spina-bifida et paralysée à partir de la taille, dit n’avoir besoin que d’un logement social et adapté à son fauteuil roulant pour pouvoir voler de ses propres ailes et quitter la résidence pour aînés de Rivière-du-Loup où elle habite depuis six mois.

« Ici, je n’ai pas de vie sociale, je reste à ma chambre, j’écoute la télévision et je vais sur Facebook », résume celle qui veut finir son secondaire ou une équivalenc­e, puis travailler.

Une page de sociofinan­cement a d’ailleurs été créée pour elle afin de recueillir les 10000 $ qui l’aideront à équiper son futur appartemen­t et à y déménager.

TOUCHÉE

Fanny Martin Belisle a été grandement touchée par l’offre de Marie Caron, mais a comme objectif d’habiter un appartemen­t à Québec, pour se rapprocher de certains services qu’elle reçoit là-bas.

Comme les démarches sont longues et complexes, elle n’exclut pas d’accepter l’offre de Mme Caron de vivre dans son appartemen­t de Rivière-du-Loup, si elle n’est pas contrainte par un bail qui l’empêcherai­t de partir pour Québec lorsqu’une opportunit­é se présentera.

Marie Caron l’encourage d’ailleurs à atteindre son objectif.

« Si habiter mon logement est seulement un tremplin ou en attendant, au moins elle sera dans un meilleur endroit pour elle », dit-elle.

Un tel échange n’est pas impossible, mais pas si simple. C’est le comité de sélection de l’Office municipal d’habitation qui décide des locataires à partir de la liste d’attente, mais Fanny serait première sur la liste actuelleme­nt.

Pour accéder à une résidence pour aînés, Marie Caron, de son côté, doit être évaluée en ce sens par des profession­nels de la santé. La dame a bon espoir de répondre à tous les critères pour y accéder.

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PHOTOS COLLABORAT­ION SPÉCIALE, STÉPHANIE GENDRON Fanny Martin Belisle, 20 ans, habite depuis six mois dans cette résidence pour personnes âgées de Rivière-du-Loup même si ce type d’établissem­ent ne convient pas à son âge.
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MARIE CARON Résidente

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