Le nouveau patron de l’UCI en croisade contre la tricherie
BERGEN, Norvège | (AFP) Sus au vélo électrique en compétition : le Français David Lappartient, plébiscité hier à la présidence de l’Union cycliste internationale (UCI) aux dépens du sortant britannique Brian Cookson, a placé la lutte contre la fraude technologique en « priorité des priorités ».
« Je veux que l’UCI soit exemplaire à ce sujet », a insisté le nouveau président, élu par le congrès réuni à Bergen (Norvège) pour un mandat de quatre ans.
« Je ne dis pas qu’il y ait des vélos électriques en compétition mais il faut être sûr qu’il n’y en ait pas. Les coureurs qui s’entraînent dur méritent autre chose que des rumeurs sur les vélos électriques.
« Il y a eu de magnifiques choses faites par l’UCI mais on aurait pu être plus précis, plus sérieux sur ce sujet », a-t-il estimé.
Sans attendre, le Tour de France s’est réjoui, par la voix de son directeur Christian Prudhomme, de cette priorité accordée à la crédibilité. « C’est un préalable à tout », a rappelé Prudhomme.
Avec Lappartient, élu avec un score écrasant (37 voix contre 8) face au président sortant, le Britannique Brian Cookson, la France a repris le pouvoir politique.
PREMIER FRANÇAIS EN 60 ANS
Dans un sport dont l’événement majeur annuel est le Tour de France, aucun Français n’avait occupé ce poste depuis 60 ans. Mais Lappartient, qui a gravi les différentes marches du pouvoir depuis son entrée à 23 ans au comité directeur de la Fédération française, a su convaincre au-delà de l’Europe, son bassin de voix naturel puisqu’il était depuis quatre ans président de la confédération continentale.
Maire d’une petite ville de Bretagne, le Français était aussi vice-président de l’UCI. Mais il avait pris depuis deux ans ses distances avec Cookson, qu’il avait soutenu voici quatre ans lorsque le Britannique avait battu l’Irlandais Pat McQuaid, affaibli par les secousses de l’affaire Armstrong.
Lappartient avait annoncé en juin sa candidature contre Cookson en arguant de la nécessité d’une autre gouvernance de la fédération internationale. Il reprochait notamment à son adversaire d’avoir laissé le champ libre à l’administration de l’UCI. Il avait aussi vivement critiqué l’autosatisfaction de Cookson sur la lutte contre la fraude technologique combattue par l’UCI avec la seule tablette.
« Il m’a promis que ce serait son premier sujet et que d’ici le mois de décembre on aurait de vraies évolutions en la matière, garanties par des laboratoires indépendants, neutres », a confirmé Michel Callot, qui lui a succédé en mars à la présidence de la fédération française.