Le Journal de Montreal

Après le gratin d’Hollywood, Trump fustige des athlètes

Il a annulé la visite annuelle des champions de la NBA à la Maison-Blanche

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WASHINGTON | (AFP) Après avoir éreinté l’élite politique de Washington et le gratin d’Hollywood, le président américain Donald Trump s’en prend aux sportifs accusés de déshonorer l’Amérique par leur opposition à la nouvelle administra­tion.

« Aller à la Maison-Blanche est considéré comme un grand honneur pour une équipe du championna­t. Stephen Curry hésite, donc l’invitation est retirée », a tweeté hier le président à l’endroit du joueur vedette des Golden State Warriors, les champions de la dernière saison dans la NBA.

Curry a affirmé vendredi qu’il déclinerai­t une éventuelle invitation du président, une vieille tradition pour les équipes titrées dans l’un des grands championna­ts profession­nels ou universita­ires.

« C’est évident, on ne va pas se précipiter pour prendre une décision dont il faut mesurer la significat­ion », a-t-il dit sur la chaîne sportive ESPN, alors que la réception n’avait jusqu’ici pas été annoncée officielle­ment.

DES APPUIS

Son absence serait « une déclaratio­n qui encourage l’unité, nous encourage à mesurer ce que cela signifie d’être Américain et se battre pour quelque chose ». Il a confirmé plus tard qu’il ne voulait « pas y aller ».

Curry a reçu des appuis de taille. « Aller à la Maison-Blanche était un honneur avant que tu y sois », a tweeté à l’adresse de M. Trump le joueur étoile des Cavaliers de Cleveland, LeBron James.

« Steph : considère cette annulation comme une distinctio­n honorifiqu­e », a affirmé le syndicat des joueurs sur son compte Twitter. « Je me demande encore comment ce gars dirige le pays », a ironisé dans un tweet Draymond Green, un coéquipier de Curry.

Depuis la conquête du championna­t en juin, l’équipe d’Oakland est dans une opposition marquée au président Trump. Kevin Durant, autre joueur emblématiq­ue, avait annoncé en août qu’il boycottera­it aussi la visite. « Je ne respecte pas la personne qui occupe le poste en ce moment, je ne suis pas d’accord avec lui, je vais faire entendre ma voix en ne m’y rendant pas », avait-il expliqué.

Selon Durant, les joueurs n’ont pas digéré les propos du président américain, qui avait renvoyé dos à dos les suprémacis­tes blancs et les antifascis­tes pour les violences de Charlottes­ville, où un sympathisa­nt néonazi a tué une contre-manifestan­te en la percutant avec son véhicule.

Donald Trump s’en était aussi pris vendredi à des joueurs de la NFL, appelant à « virer les joueurs qui manquent de respect au drapeau américain ».

« CE FILS DE P... »

Il visait, sans le nommer, l’ex-quart-arrière des 49ers de San Francisco, Colin Kaepernick. En août 2016, il s’était agenouillé pendant la diffusion de l’hymne américain, pour protester contre plusieurs meurtres de Noirs par des policiers blancs. Kaepernick, 29 ans, est sans équipe depuis l’expiration de son contrat en mars.

« Est-ce que vous n’aimeriez pas voir un de ces propriétai­res dire, quand quelqu’un manque de respect à notre drapeau, sortez-moi ce fils de pute du terrain, il est viré, viré ! » a dit M. Trump lors d’un discours vendredi en Alabama.

Le patron du syndicat des joueurs de la NFL, DeMaurice Smith, lui a rappelé sur Twitter que les sportifs étaient aussi des citoyens jouissant de droits constituti­onnels.

Le commissair­e de la NFL, Roger Goodell, a déploré les « commentair­es clivants » du président qui « montrent malheureus­ement un manque de respect pour la NFL ».

WASHINGTON | (AFP) Après l’escalade verbale, la démonstrat­ion de force. Des bombardier­s américains ont volé près des côtes nord-coréennes hier pour envoyer un « message clair » à Pyongyang, dont les provocatio­ns et les ambitions nucléaires ont déclenché une nouvelle poussée de fièvre entre les deux pays.

Le survol intervient au moment où la communauté internatio­nale redoute un nouvel essai nucléaire de la Corée du Nord, dans un contexte d’échanges de plus en plus acrimonieu­x entre le président Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

« C’est l’endroit le plus au nord de la zone démilitari­sée qu’un avion américain ou un bombardier a survolé au large des côtes nord-coréennes au 21e siècle, soulignant à quel point nous prenons au sérieux le comporteme­nt dangereux de la Corée du Nord », a écrit la porte-parole du Pentagone Dana White dans un communiqué.

« DÉTERMINAT­ION »

La mission effectuée par un bombardier B-1B et un chasseur F-15 « est une démonstrat­ion de la déterminat­ion américaine et un message clair que le président dispose de nombreuses options militaires pour faire face à toute menace ».

« Nous sommes prêts à utiliser toute la gamme de nos capacités militaires pour défendre les États-Unis et nos alliés », a-telle insisté.

« ROI MENTEUR »

Quelques heures plus tard, le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, dénonçait à l’ONU les propos tenus cette semaine par Donald Trump contre son pays, qualifiant le président américain de « personne dérangée », de « mégalomane » et de « roi menteur ».

Le chef d’État américain, qualifié aussi de « gangster », a « entaché cette enceinte de mots violents et imprudents », et représente aujourd’hui « une des plus grandes menaces pour la paix », a ajouté le ministre à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU.

TREMBLEMEN­T DE TERRE

La crainte d’un nouvel essai nucléaire avait été ravivée plus tôt hier par un séisme de magnitude 3,5 en Corée du Nord, que les experts considèren­t toutefois comme une probable réplique sismique du très puissant test effectué le 3 septembre.

« L’hypothèse la plus probable à l’heure actuelle est qu’il s’agit d’une conséquenc­e de l’événement précédent, qui a été d’une amplitude importante et qui peut encore avoir des répercussi­ons dans une zone de fracture » tellurique, a déclaré Lassina Zerbo, patron de l’Organisati­on du Traité d’interdicti­on complète des essais nucléaires.

Selon les services géologique­s américains (USGS), le séisme peu profond a frappé à une vingtaine de kilomètres du site d’essais nucléaires nord-coréen où Pyongyang avait effectué le 3 septembre son sixième test, le plus puissant à ce jour. Cet essai, qui concernait selon Pyongyang une bombe H susceptibl­e d’être montée sur un missile, avait provoqué un séisme de magnitude 6,3.

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PHOTOS AFP Le président Donald Trump a pointé sévèrement du doigt Stephen Curry et les Golden State Warriors qui ne seront pas reçus à la Maison-Blanche.
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PHOTO AFP L’allocution du chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong-ho hier à l’ONU.

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