Le Journal de Montreal

Un record de 125 ans fracassé ?

30 degrés sont attendus aujourd’hui à Montréal, qui devrait connaître sa troisième journée la plus chaude de 2017

- VINCENT LARIN

Le maximum de 30 degrés attendu aujourd’hui à Montréal pourrait fracasser un record vieux de plus de 125 ans.

Un 24 septembre n’aura jamais été aussi chaud depuis 1891 lorsqu’une températur­e de 27,2 °C avait été mesurée à l’Université McGill qui recueillai­t les données à cette époque.

Il s’agit de la troisième journée la plus chaude de l’année jusqu’ici après les 12 et 18 juin où le mercure avait indiqué respective­ment 31,4 °C et 32,1 °C.

Malgré le début officiel de l’automne vendredi, le temps très chaud pourrait perdurer jusqu’à mardi prochain, ce qui se solderait par la canicule la plus tardive jamais enregistré­e.

Selon les critères d’Environnem­ent Canada, il faut que le mercure dépasse les 30 degrés durant trois jours consécutif­s pour pouvoir parler d’une canicule.

« La cassure devrait se produire entre mercredi et jeudi lorsqu’il y aura le passage d’un front froid accompagné d’orages. Puis les températur­es devraient retomber proche des normales de saison », explique le météorolog­ue à Météo Média Frédérick Boulay.

Mais ce ne sont pas les chiffres qui impression­nent le plus le météorolog­ue Gilles Brien, qui retient surtout la durée du phénomène.

« À Montréal, c’est 14 jours de suite sans précipitat­ion avec des 25 °C. C’est carrément historique, du jamais-vu. C’est un temps estival que nous avons habituelle­ment en juillet et nous arrivons en octobre. »

Pour les 22 premiers jours de septembre, le maximum moyen a été de 18,1 °C à Montréal, soit presque 3 °C de plus que la moyenne historique de 15,5 °C. « Ce sont des données qui parlent beaucoup. Ça traduit vraiment à quel point il fait chaud », estime M. Brien.

Il s’agit d’un phénomène encore plus spectacula­ire si on considère que le début du mois a été plus frais que la normale, comme le précise le météorolog­ue Bruno Marquis, d’Environnem­ent Canada.

IRMA A CONTRIBUÉ

Les puissants ouragans qui ont touché le sud-est des États-Unis et les Antilles ne sont pas étrangers au beau temps qui touche la province.

« En météorolog­ie, il y a un principe qui s’appelle l’instabilit­é symétrique, précise M. Brien. Il y a toujours du beau temps qui se renforce devant une dépression. C’est comme un matelas, si vous pesez sur un endroit, ça va lever à un autre. Les ouragans des dernières semaines ont pesé très fort. Il y a une montagne de haute pression qui s’est bâtie au Canada et au sud des ÉtatsUnis, la pression descend. Ce n’est pas la seule raison, mais ça joue. »

« L’autre facteur qui joue, c’est le réchauffem­ent climatique, poursuit M. Brien. La floraison au printemps arrive 12 jours plus tôt qu’avant et de l’autre côté, l’automne se prolonge. Cette année, le printemps a été très pluvieux. Le sol était gorgé d’eau, ce qui a causé plus d’orages. Depuis août, le sol a perdu de son humidité. On a changé de régime et on est entré dans la phase d’été avec du temps chaud. »

PAS PRÉVU

Chez Environnem­ent Canada, l’épisode actuel n’avait pas été prévu.

« Nos modèles faits fin août pour les trois mois suivants ne donnaient pas de signal fort », rappelle Bruno Marquis, qui ne peut se prononcer sur la températur­e des prochains mois.

- Avec la collaborat­ion de Martin Lavoie, Le Journal de Québec

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PHOTO AGENCE QMI, TOMA ICZKOVITS Cet homme ne s’est pas fait prier pour s’installer et dévorer un bouquin sous le généreux soleil au parc Lafontaine, hier.

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