PKP dénonce le laxisme d’Ottawa devant Netflix
AGENCE QMI | Pierre Karl Péladeau soutient que le gouvernement fédéral a baissé les bras face à Netflix et aux géants étrangers du web.
Dans une lettre ouverte, publiée hier matin dans le quotidien Le Devoir, le président et chef de la direction de Québecor reproche ainsi à Ottawa de refuser de taxer Netflix, alors que plusieurs pays ont décidé d’imposer une taxe de vente aux grands fournisseurs étrangers de contenu numérique.
M. Péladeau est surpris et déçu par l’attitude de la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, qui, avant même de présenter sa nouvelle politique culturelle, a laissé entendre qu’elle fermait « la porte à double tour sur la possibilité d’imposer aux géants étrangers du web, comme Netflix, le prélèvement de la taxe de vente sur leurs produits consommés au Canada, comme c’est le cas pour l’ensemble des produits et services », écrit-il.
La ministre Joly doit dévoiler sa nouvelle politique jeudi prochain.
Pour M. Péladeau, il est clair qu’Ottawa offre un régime de faveur à des entreprises étrangères. « Le laissez-faire actuel, curieusement identique à celui qui a eu cours sous le gouvernement de Stephen Harper, écrit-il, consiste à encourager et à faire la promotion des plateformes étrangères de diffusion de contenu, dont les investissements locaux sont anecdotiques alors que les intervenants québécois et canadiens investissent massivement, et depuis toujours, dans la réalisation de productions locales. »
30 M$ PERDU
L’homme d’affaires a donné l’exemple du Groupe TVA, propriété de Québecor, qui emploie 1500 personnes et injecte 600 millions $ chaque année dans l’économie québécoise et canadienne.
« Le Groupe TVA, a-t-il souligné, est une source de revenus soutenus pour les artistes, les artisans et les producteurs indépendants, il stimule les investissements dans le secteur, accroît la compétitivité sur les marchés internationaux et favorise directement et indirectement la croissance des exportations. »
« À lui seul, poursuit M. Péladeau, avec ses plus de 5 millions d’abonnés au Canada, Netflix représente au moins 30 millions $ en TPS auxquels Ottawa dit non. »