Le Journal de Montreal

En Dominique, les habitants stoïques dans le chaos total

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ROSEAU | (AFP) Un peu moins d’une semaine après le passage de l’ouragan Maria, le chaos le plus total persiste sur l’île de la Dominique, entre routes coupées, destructio­ns et ruptures d’approvisio­nnement, des conditions extrêmes pour les habitants qui gardent malgré tout leur calme.

Les montagnes de cette île indépendan­te, surnommée « l’île nature » et dont les flancs d’ordinaire vert émeraude attirent les amoureux de paysages luxuriants, sont comme pelées et ont bruni sous le souffle de Maria.

L’oeil de l’ouragan est passé sur l’île quand il était au plus fort, en catégorie 5, avec des vents à 260 km/heure, causant au moins 15 morts.

ROTATIONS MARITIMES

Un temps totalement coupée du monde, la Dominique a repris vendredi les rotations maritimes avec la Guadeloupe et la Martinique, des départemen­ts français séparés de ses côtes par la mer des Caraïbes.

Sur le bateau parti de Pointe-à-Pitre, les passagers se pressent sur le pont pour évaluer les dégâts : un toit envolé, un pan de colline effondré sous la violence de la pluie...

Jean-Luc Royer, contacté par radio, est venu avec son casque d’élagueur, une bâche et des pastilles pour stériliser l’eau afin d’aider sa famille.

Au port commercial de Roseau, seul fonctionne­l dans l’île, quelques personnes attendent, l’air las, de pouvoir quitter la Dominique et s’enquièrent de la situation des îles voisines.

Les nombreux taxis qui, d’habitude, hèlent les arrivants ont disparu : la circulatio­n est presque impossible avec des routes encombrées d’amas de fils électrique­s, de tôles et de bois, voire effondrées, et l’essence se raréfie.

BESOINS

On voit des files de piétons charriant des sacs de vivres ou de l’eau puisée dans l’une des sources insulaires.

Dans le ciel, des hélicoptèr­es de toutes tailles survolent le territoire. Au sol, on croise des soldats, l’équipe des Nations unies, des secouriste­s, des pompiers...

Il n’y a plus d’eau, plus d’électricit­é, presque plus de réseau de télécoms, le stade est un héliport et l’hôpital est partiellem­ent détruit. Un couvre-feu est instauré de 16 hà 8 h du matin.

Une équipe de Médecins sans Frontières est venue d’Haïti évaluer les besoins : de nombreuses chambres ont été détruites, tout comme l’unité de soins intensifs. Des blessés de Maria, amenés par des militaires, sont soignés dans les couloirs intacts.

Malgré la confusion, aucun des habitants croisés ne se plaint : « La Dominique est forte, nous nous relèverons ! » lance Christina Morancy, une habitante de Newtown, une commune défavorisé­e proche de Roseau.

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