Drummond dans les années 1880
Généalogiste et auteur de romans historiques très appréciés, Michel Langlois fait revivre le quotidien de Drummond et des cantons de Wendover et Simpson vers 1880 dans une nouvelle série passionnante mettant en scène un passeur et sa famille, Le temps de le dire.
Aimé Courchesne est bien connu et très apprécié dans la région. Et pour cause : c’est lui qui fait traverser les voyageurs d’une rive à l’autre de la rivière Saint-François, dans son petit bac. Lorsque la construction d’un pont menace son gagne-pain, il s’endette lourdement pour construire un autre bateau, espérant ainsi garder sa clientèle.
Lorsqu’il s’aperçoit que son avenir est vraiment en péril, il tente le tout pour le tout et conduit sa famille vers les États-Unis, dans l’espoir de trouver une vie meilleure. Est-ce que ce sera un choix judicieux ?
TOUJOURS AUSSI PASSIONNÉ
Michel Langlois, aujourd’hui octogénaire, est toujours aussi passionné par la recherche et l’écriture et s’est beaucoup investi dans cette nouvelle série qui fait revivre l’épopée du chemin de fer et l’exode vers le nord-est des États-Unis.
« Je tenais à faire revivre un village de l’époque. Pour cette période, à Drummond, il a fallu que je fouille énormément pour trouver des choses, explique-t-il en entrevue. J’ai fait le relevé des recensements pour essayer de connaître l’histoire exacte de Drummond... et c’est un petit peu l’histoire de tous les petits villages de l’époque. Mon écriture a été plus lente et l’histoire elle-même se déroule beaucoup plus lentement dans chacun des tomes. »
La famille Courchesne – assez nombreuse – est typique de l’époque. « Je reste à Drummond et j’ai fait des recherches sur les familles pionnières. Le deuxième tome de La force de vivre est le début de l’histoire de Drummond. J’avais laissé ce tome vers 1880 et je me disais que ce serait une belle suite. J’ai fouillé de nouveau. » Le journal de Majorique Marchand, Curé de Drummondville, écrit pendant un an et demi, lui a beaucoup servi. « Ça m’a permis de savoir ce qui se passait quand il prenait le train, ce qu’il y avait dans Drummond. Je me suis inspiré de ça pour écrire l’histoire de la famille et celle de ce qui se passait à Drummond à l’époque. » Il aimait l’idée du traversier. « Il y avait effectivement un traversier sur la rivière Saint-François et j’ai essayé d’intégrer des personnages historiques dans le récit, comme toujours. J’ai fait une sélection, mais j’aime bien que ce soit romancé aussi. Le plus difficile, c’est de trouver l’équilibre entre le côté historique et le roman. »
LA VIE QUOTIDIENNE
Michel Langlois est excellent pour décrire la vie quotidienne de l’époque. « Tout le contexte de vie de l’époque est intéressant. Il faut tenir compte de toutes sortes de choses, comme l’influence du clergé. Il y en avait qui se révoltaient d’être contrôlés... Je décris aussi les amours des uns et des autres. »
La difficulté pour les gens de faire leur place à Drummond l’a étonné. « C’était anglais et les gens vivaient autour de Drummond. Ils y venaient pour le marché et ceux qui travaillaient pour les compagnies anglaises étaient assez exploités. À un moment donné, la population a diminué énormément. Ce que j’ai remarqué, c’est que Drummond a vécu grâce à plusieurs entreprises et c’est exactement la même chose aujourd’hui. Il y a 190 compagnies dans le parc industriel. »