Le Journal de Montreal

Drummond dans les années 1880

- MARIE-FRANCE BORNAIS » Michel Langlois est originaire de Baie-Saint-Paul et a fait carrière comme généalogis­te aux Archives nationales du Québec. » On lui doit les séries historique­s La force de vivre et Les gardiens de la lumière. » Il a écrit les trois

Généalogis­te et auteur de romans historique­s très appréciés, Michel Langlois fait revivre le quotidien de Drummond et des cantons de Wendover et Simpson vers 1880 dans une nouvelle série passionnan­te mettant en scène un passeur et sa famille, Le temps de le dire.

Aimé Courchesne est bien connu et très apprécié dans la région. Et pour cause : c’est lui qui fait traverser les voyageurs d’une rive à l’autre de la rivière Saint-François, dans son petit bac. Lorsque la constructi­on d’un pont menace son gagne-pain, il s’endette lourdement pour construire un autre bateau, espérant ainsi garder sa clientèle.

Lorsqu’il s’aperçoit que son avenir est vraiment en péril, il tente le tout pour le tout et conduit sa famille vers les États-Unis, dans l’espoir de trouver une vie meilleure. Est-ce que ce sera un choix judicieux ?

TOUJOURS AUSSI PASSIONNÉ

Michel Langlois, aujourd’hui octogénair­e, est toujours aussi passionné par la recherche et l’écriture et s’est beaucoup investi dans cette nouvelle série qui fait revivre l’épopée du chemin de fer et l’exode vers le nord-est des États-Unis.

« Je tenais à faire revivre un village de l’époque. Pour cette période, à Drummond, il a fallu que je fouille énormément pour trouver des choses, explique-t-il en entrevue. J’ai fait le relevé des recensemen­ts pour essayer de connaître l’histoire exacte de Drummond... et c’est un petit peu l’histoire de tous les petits villages de l’époque. Mon écriture a été plus lente et l’histoire elle-même se déroule beaucoup plus lentement dans chacun des tomes. »

La famille Courchesne – assez nombreuse – est typique de l’époque. « Je reste à Drummond et j’ai fait des recherches sur les familles pionnières. Le deuxième tome de La force de vivre est le début de l’histoire de Drummond. J’avais laissé ce tome vers 1880 et je me disais que ce serait une belle suite. J’ai fouillé de nouveau. » Le journal de Majorique Marchand, Curé de Drummondvi­lle, écrit pendant un an et demi, lui a beaucoup servi. « Ça m’a permis de savoir ce qui se passait quand il prenait le train, ce qu’il y avait dans Drummond. Je me suis inspiré de ça pour écrire l’histoire de la famille et celle de ce qui se passait à Drummond à l’époque. » Il aimait l’idée du traversier. « Il y avait effectivem­ent un traversier sur la rivière Saint-François et j’ai essayé d’intégrer des personnage­s historique­s dans le récit, comme toujours. J’ai fait une sélection, mais j’aime bien que ce soit romancé aussi. Le plus difficile, c’est de trouver l’équilibre entre le côté historique et le roman. »

LA VIE QUOTIDIENN­E

Michel Langlois est excellent pour décrire la vie quotidienn­e de l’époque. « Tout le contexte de vie de l’époque est intéressan­t. Il faut tenir compte de toutes sortes de choses, comme l’influence du clergé. Il y en avait qui se révoltaien­t d’être contrôlés... Je décris aussi les amours des uns et des autres. »

La difficulté pour les gens de faire leur place à Drummond l’a étonné. « C’était anglais et les gens vivaient autour de Drummond. Ils y venaient pour le marché et ceux qui travaillai­ent pour les compagnies anglaises étaient assez exploités. À un moment donné, la population a diminué énormément. Ce que j’ai remarqué, c’est que Drummond a vécu grâce à plusieurs entreprise­s et c’est exactement la même chose aujourd’hui. Il y a 190 compagnies dans le parc industriel. »

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Michel Langlois Le temps de le dire, tome 1 : Une vie bien fragile Éditions Hurtubise - 388 pages
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