Le Journal de Montreal

Psycho / Le courrier

Les aléas d’un mauvais voisinage

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

C’est à nouveau moi qui vous écris, Louise, moi la dame de banlieue qui a le malheur d’être mal entourée par des voisins désagréabl­es qui prennent plaisir à se moquer de mon mari et de moi, et surtout de notre façon de vivre et de tenir maison. Vos conseils furent appréciés, même si j’aurais aimé quelque chose de plus musclé.

Mais j’ai trouvé très heureux que vous me refiliez, quelques semaines plus tard, les conseils prodigués par DT, qui ne se gênait pas pour traiter nos voisins de crétins, ce avec quoi je suis parfaiteme­nt d’accord, et qui nous donnait le précieux conseil de nous acheter un chien aux aboiements intimidant­s pour les éloigner.

Je le remercie sincèremen­t pour ce judicieux conseil que nous avons suivi à la lettre en nous achetant un charmant pitbull. Il est peu, mais alors là très peu sociable, et nous assure, depuis lors, une paix royale. Plus personne ne vient chez nous ni ne nous accoste dans la rue pour nous parler. C’est le genre de conseil dont on avait besoin.

Quant à cette fameuse Ginette dont la lettre suivait celle de DT et comme le chante le groupe Beau dommage : « T’as d’la brume dans tes lunettes Ginette ! » Je ne sais pas si c’est son esprit mesquin et surtout très prompt à juger qui l’a guidée dans son message à notre endroit pour laisser supposer que, si nos voisins nous écoeuraien­t, c’était probableme­nt parce que notre maison était une soue à cochons, mais elle a réussi à me mettre en beau maudit !

Comment peut-elle laisser supposer que je ne dis pas toute la vérité dans ma lettre et que je veux cacher les vraies raisons des moqueries de nos voisins à notre endroit ? Comment peutelle affirmer sans rougir que des voisins comme les nôtres, ça n’existe pas ? Un peu plus et elle nous faisait emprisonne­r pour atteinte à la réputation de nos voisins alors que c’est eux qui nous écoeurent !

Si aucun de ses voisins n’a jamais réussi à l’écoeurer, peut-être est-elle de la même race que ceux qui nous écoeurent chez nous ? De là à penser qu’elle n’a pas le courage de se regarder en pleine face comme mes voisins hésitent à le faire, il n’y a qu’un pas. Et de la manière qu’elle s’adresse à nous comme elle l’a fait dans votre Courrier, Louise, je ne suis pas loin de croire que c’est elle qui dépare son quartier et qui fait c…. ses voisins. À bon entendeur, salut ! Voisine toujours mal entourée, mais dont le cas est réglé

Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous avez la réplique acerbe. Et devant ce que vous m’écrivez aujourd’hui, je me demande si l’évaluation que Ginette avait faite de votre cas, même si elle me déplaisait sur le coup, n’était pas la bonne... Quand la seule réponse que l’on trouve à opposer à des voisins qui se mêlent un peu trop de nos affaires est l’achat d’un pitbull pour éviter toute forme de socialisat­ion, ça dit beaucoup sur notre non-envie de vivre en harmonie en utilisant des moyens pacifiques pour y parvenir.

J’apprécie au plus haut point ceux et celles qui se bâtissent une confiance en eux solide et qui n’hésitent pas à défendre leurs droits quand ils se sentent lésés. Mais j’ai beaucoup de mal avec les va-t-enguerre qui recherchen­t la bagarre à tout prix. Ceux qui, comme vous me semblez être, préfèrent acheter un pitbull plutôt que de parlemente­r avec leurs voisins pour en arriver à une entente négociée. Je sais qu’il existe des voisins insupporta­bles, mais il existe aussi des propriétai­res insupporta­bles qui aiment alimenter la controvers­e et qui jouissent de voir les gens se bagarrer autour d’eux, et surtout à propos d’eux.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada