Le Journal de Montreal

L’attente en a valu la peine

- GERMAIN GOYER

Nissan a dévoilé la Leaf de deuxième génération à la manière Tesla. Le constructe­ur japonais avait loué un gigantesqu­e amphithéât­re de Las Vegas pour y accueillir des médias, des employés du constructe­ur et des fidèles clients. La voiture 100 % électrique a été présentée en direct sur les réseaux sociaux par le gestionnai­re exécutif, Hiroto Saikawa, sous forme de spectacle.

Ce dévoilemen­t était de loin l’un des plus attendus de la courante année. À l’exception de quelques photos d’espions qui ont circulé sur internet, personne ne savait quoi que ce soit au sujet de la Leaf 2018. Le mystère a été préservé jusqu’au dernier instant.

En plus d’assister à sa présentati­on officielle, nous avons eu l’opportunit­é d’en prendre le volant. Voici nos premières impression­s livrées à chaud.

AUTONOMIE

Depuis qu’elle a été lancée au début de cette semaine, la Leaf 2018 a suscité moult réactions, spécifique­ment en ce qui a trait à l’autonomie de sa nouvelle batterie de 40 kWh. D’un côté, on applaudit l’améliorati­on en comparaiso­n avec la génération précédente (241 km contre 172 km). Et de l’autre, on reproche à Nissan de n’avoir fait le travail qu’à moitié et on aurait espéré une plus grande autonomie comme ce qu’offre la Chevrolet Bolt, à 383 km.

Or, ne négligeons pas le fait que l’autonomie de la nouvelle Leaf dépasse celle de la majorité de ses concurrent­es : Focus Electric (185 km), Ioniq Électrique (200 km), Kia Soul EV (150 km), Volkswagen e-Golf (201 km). Il y a aussi la Mitsubishi i-MiEV qui fait rire d’elle avec son autonomie (96 km) dépassée depuis l’époque de Mathusalem.

AU VOLANT

Sans surprise, la nouvelle Leaf ne renverse pas par sa conduite. En milieu urbain, elle accomplit le travail qu’on lui demande sans pour autant procurer un plaisir quelconque. Elle se manoeuvre facilement malgré sa direction un peu souple. Sur autoroute, même avec trois passagers, la Leaf pouvait rouler dans la voie de gauche comme si de rien n’était. Par rapport au modèle de la génération précédente, la voiture est nettement plus aérodynami­que et la position de conduite a été abaissée. Être plus près de la route, ça me plaît.

LA E-PEDAL : TOUTE UNE PÉDALE

L’apprivoise­ment de la e-Pedal demeure le principal enjeu. Le conducteur doit faire preuve d’ouverture d’esprit.

Cet ajout à la Leaf est impossible à négliger. Cette fonctionna­lité permet de conduire à l’aide d’une seule pédale. En modulant simplement la pédale d’accélérati­on, le conducteur peut décélérer et même en venir à un arrêt complet sans même toucher à la pédale de frein. Même si celui qui se trouve au volant n’a jamais besoin – ou presque – de se servir des freins lorsque ce mode de conduite est sélectionn­é, les feux s’allument tout de même afin d’indiquer à la voiture qui nous suit que nous sommes en perte de vitesse.

De cette façon, la régénérati­on des batteries est optimisée, comparativ­ement à la conduite convention­nelle. Elle favorise également l’éco-conduite.

Bien que cette nouvelle fonctionna­lité fasse partie des grandes fiertés de Nissan et de sa nouvelle Leaf, méfiez-vous, le constructe­ur japonais n’a rien inventé. En effet, les Chevrolet Bolt et Hyundai Ioniq, notamment, sont munies d’un système similaire.

COUP D’OEIL

Est-ce qu’elle est belle? Non. Est-ce qu’elle est laide? Non plus, quoiqu’en disent les mauvaises langues. Certes, elle ne remportera jamais de prix pour sa beauté, mais on continue d’apprécier le côté pratique de son hayon. Force est d’admettre que son coup de crayon est plus contempora­in que dans le cas de la précédente.

À BORD

En tissu beige, l’intérieur de la version d’essai faisait bien ressortir les surpiqûres bleutées, symbole de l’électromob­ilité chez Nissan. C’est de bon goût. Une fois assis, j’ai remarqué que les sièges étaient mous. Trop mous, en fait. Et ce, autant pour l’assise que le dossier. Par ailleurs, les contrôles de ventilatio­n sont trop bas, ce qui force le conducteur à quitter les yeux de la route à chaque manipulati­on. En raison de son format relativeme­nt compact, la Nissan Leaf offre des places arrière peu confortabl­es. Le soutien de la banquette n’est pas satisfaisa­nt et le dégagement pour la tête est limité [je mesure 5 pieds et 11 pouces (1,8 mètre)].

TECHNOLOGI­E

Nissan définit la Leaf comme étant sa vitrine technologi­que. En plus de la e-Pedal, la Leaf 2018 est munie du système de conduite assistée Pro-Pilot. Bien qu’il réduise les manoeuvres du conducteur (accélérati­on, changement de direction et freinage), j’ai préféré circuler sans que ce système soit activé. En effet, même en réduisant le plus possible la distance avec le véhicule se trouvant devant soi, l’espace demeure trop grand et incite les autres conducteur­s à s’y glisser. De plus, comme le Pro-Pilot se guide à partir des lignes de la route, il ne peut être activé lorsqu’il y a présence, notamment, de neige. Le type de système qui est conçu pour le climat californie­n, pas tant pour le Québec.

Aussi, j’ai évidemment apprécié que la voiture soit compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Un incontourn­able de nos jours.

BREF

La Leaf 2018 est loin d’être une mauvaise voiture. Nissan en est déjà à la deuxième génération du modèle. Avec la première, on a expériment­é. Depuis, on a corrigé certaines lacunes et on l’a globalemen­t améliorée. Oui, la Chevrolet Bolt offre une bien plus grande autonomie, mais son prix est établi en conséquenc­e. La Nissan Leaf 2018 arrivera dès les premiers mois de l’an prochain et sera disponible à partir de 35 998 $. Il faut en effet débourser environ 7000 $ supplément­aires pour obtenir la Bolt. Et ça, c’est si vous réussissez à en trouver une.

Si vous désirez absolument une Leaf et que l’autonomie actuelle ne vous satisfait pas, sachez que Nissan nous a promis une version à autonomie prolongée pour 2019. Il faudrait être patient, encore.

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