Une équipe de la KHL courtise Jagr
La loterie entourant Jaromir Jagr est encore en marche, si l’on peut qualifier le processus d’un athlète de 45 ans qui tente de se trouver une nouvelle équipe de « loterie ».
Jagr tente encore de convaincre une équipe de la LNH avec laquelle il est en contact qu’il lui reste au moins une saison de hockey à offrir. Peut-être que quelqu’un finira par le croire, car l’indomptable Tchèque n’a donné l’occasion à quiconque d’en douter.
Dans la KHL, où l’éventuel membre du Panthéon est connu comme l’ancienne vedette de l’Avangard d’Omsk, personne n’a besoin d’être convaincu.
Quelques équipes mineures, qui n’ont aucun espoir de gloire, mais qui apprécieraient un peu de publicité, ont déjà mentionné qu’elles étaient intéressées par les services du numéro 68.
Plus tôt cet été, il s’agissait de l’équipe qui se trouve encore en faillite, l’Amour Khabarovsk (apparemment, trouver de l’argent n’est pas un problème, mais de le verser à des joueurs qui ne sont pas Jagr est un peu plus difficile) et cette semaine, le Neftekhimik Nijnekamsk est officiellement entré dans la course.
Le directeur général de l’équipe Rail Yakupov (oui, c’est bien le père de Nail) a parlé dans une vidéo publiée sur le compte Twitter de l’organisation et a annoncé qu’il voulait acquérir les services de Jagr. « Nous sommes très intéressés à Jaromir Jagr, a-t-il dit. Il rendrait définitivement notre équipe meilleure. Alors, si quelqu’un est intéressé, ne soyez pas surpris si Jagr débarque ici. »
Yakupov a plus tard clarifié ses propos, soulignant qu’il avait discuté avec les représentants de Jagr et que son club était très intéressé. Il a aussi précisé que, malgré le fait que son équipe ait des problèmes financiers et une formation des plus ordinaires, trouver de l’argent pour payer Jagr ne serait pas un problème puisque les compagnies privées qui possèdent l’organisation seraient plus qu’heureuses d’offrir un contrat à une vedette de la trempe de Jagr.
Conclure une entente avec l’ailier a énormément de sens pour l’organisation, mais est-ce le cas pour Jagr ?
Les « loups » ne font certainement pas partie de l’élite de la KHL. En fait, il s’agit de la deuxième meilleure équipe de la république du Tatarstan, constamment ignorée par les fonctionnaires locaux et généralement considérée comme une formation qui offre un spectacle de bas niveau.
C’est plus vrai que jamais aujourd’hui, car l’entraîneur-chef est Andreï Dirty Naz Nazarov, un ancien dur à cuire de la LNH qui est devenu le pilote le plus tristement célèbre de l’histoire du hockey russe.
Les équipes de Nazarov n’hésitent jamais à laisser tomber les gants, abusent verbalement des partisans et des arbitres, et dominent la ligue dans la colonne des suspensions. Dites ce que vous voulez sur le bon vieux JJ, mais l’imaginer avec la version russe de l’équipe des Chiefs dans le film culte Slapshot demande beaucoup d’imagination.
Pour sa part, Jagr a été prudent, disant simplement qu’il recherchait encore un contrat dans la LNH et que si ça ne se concrétisait pas, son plan B serait la Russie. La possibilité de jouer aux Jeux olympiques serait un facteur important dans sa décision, a-t-il ajouté.
LE SKA ET LE CSKA DE RETOUR EN URSS
Depuis qu’elle a changé de direction et de paradigme de « devenir comme la LNH » pour « aider la Russie à remporter une médaille d’or olympique », la KHL a abandonné tout prétexte pour maintenir la parité entre les équipes.
En fait, les deux superpuissances, le SKA de Saint-Pétersbourg et le CSKA de Moscou, bénéficient de toutes les exemptions liées au plafond salarial que la ligue peut lui fournir.
Cette année, les deux formations sont tellement supérieures qu’elles essaient une rotation de leurs effectifs, alors que certains trios obtiennent une journée de congé pour permettre à tout le monde d’avoir du temps de jeu. Le CSKA a montré à quel point le système est ridicule en envoyant cinq de ses meilleurs joueurs (tous des candidats pour l’équipe nationale) à son club-école, le Zvezda de Chekhov, afin de mettre fin à sa séquence de défaites.
Oui, l’équipe a bel et bien aidé sa filiale en y envoyant ses meilleurs éléments. Tel est le monde de la KHL.