De l’asphalte neuf ravagé par des travaux d’aqueduc
Même les travailleurs du chantier ne saisissent pas la logique de la Ville
Des travaux d’aqueduc actuellement effectués par la Ville de Montréal sur le boulevard de l’Assomption ravagent l’asphalte qui a été complètement refait… il y a deux mois.
« À quoi ça sert de réparer la rue si c’est pour la détruire quelques semaines plus tard ? Ça n’a aucun sens », soupire Victor Morin, un résident du boulevard de l’Assomption.
En juillet, des travaux d’asphaltage grandement attendus ont été réalisés sur cette artère menant à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Les citoyens du secteur déploraient depuis des années l’état lamentable de la route, parsemée de nidsde-poule et de profondes fissures.
PROBLÈME DE TUYAUX
Or, depuis lundi dernier, la réhabilitation d’une conduite d’eau potable est en cours sur ce même boulevard, entre les rues Saint-Zotique Est et Beaubien Est, selon le site web de la Ville.
Lors du passage du Journal hier, des excavatrices creusaient d’importants trous sur toute la longueur du tronçon de 300 mètres, directement dans l’asphalte neuf.
« La rue était vraiment délabrée ici, alors quand on a vu qu’ils la refaisaient enfin, on était super contents, se souvient M. Morin. Mais là, on ne comprend pas à quoi ils ont pensé. »
CHAOS
L’une des travailleuses du chantier, qui a préféré taire son nom, avoue elle-même ne pas comprendre la logique derrière ces travaux.
« Ce n’est pas fort, lance-t-elle d’emblée. Après ça, il va falloir patcher les trous, et avec l’hiver, ça va tout craquer. »
Le maire de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, François William Croteau, affirme que « les citoyens ont raison d’être outrés » par ce cafouillage.
« Il s’agit d’un manque flagrant de coordination des travaux, déplore-t-il. Ça illustre bien le chaos complet qui règne présentement à Montréal. »
Selon lui, la Ville est dans une « urgence de faire le plus de travaux possible », ce qui crée des situations problématiques.
« On avait déjà vu des cas comme ça dans le passé, par exemple avec le boulevard Saint-Laurent, et ce n’était plus supposé arriver, dit-il. Mais avec les trop nombreux chantiers mal coordonnés qu’il y a en ce moment, c’est ce qui se produit. »
M. Croteau explique qu’il est impossible qu’un bris d’aqueduc ou qu’une autre situation semblable ait contraint la Ville à effectuer les travaux de réhabilitation après le pavage.
« Ce sont des travaux qui devaient se faire, qui étaient prévus, alors on aurait pu éviter ça si les différents services s’étaient parlé », assure-t-il.
La Ville de Montréal n’a pas rendu les appels du Journal hier.