Le conducteur du train n’a pas digéré son arrestation
SHERBROOKE | Thomas Harding n’aurait toujours pas digéré son arrestation musclée effectuée par l’escouade tactique de la SQ, le 13 mai 2014 alors qu’il avait offert de se livrer lui-même à la justice.
L’avocat de M. Harding, Thomas Walsh, conteste toujours vivement le spectacle médiatique lors de l’arrestation de son client, effectuée à son domicile de Farnham, suivant le dépôt des 47 accusations de négligence criminelle causant la mort.
L’accusé a été amené à Lac-Mégantic, où un nombre important de médias l’attendaient à son arrivée. Le même sort a été réservé aux deux ex-employés de la Montreal, Maine & Atlantic Railway, Jean Demaître et Richard Labrie, qui font face aux mêmes lourdes accusations.
Les trois accusés ont comparu dans un local du centre sportif, qui remplaçait la salle d’audience du palais de justice.
« Qui a décidé d’appeler les médias et de filmer Harding avec les menottes à la main ? C’était bondé de journalistes. C’est tout un hasard ! » s’est insurgé Me Walsh, au quatrième jour de leur procès.
PAS ARRANGÉ
Mathieu Bouchard, chargé de l’enquête de la Sûreté du Québec sur la tragédie de Lac-Mégantic, a nié lors de son témoignage hier avoir organisé un tel rassemblement.
Toutefois, il a admis avoir demandé à un juge, la veille de l’arrestation, s’il pouvait recourir à l’escouade tactique de la SQ pour cette opération délicate.
Selon M. Bouchard, les policiers avaient des raisons de croire que le conducteur de train pouvait constituer une menace pour sa sécurité et celle d’autrui parce qu’il possédait des armes chez lui.
« J’ai obtenu la permission pour préserver la vie de M. Harding », a justifié l’enquêteur.
Me Walsh a rappelé que son client, dès le début de l’enquête, s’était offert de se présenter luimême devant la justice si jamais des accusations étaient retenues contre lui.
« Ils se sont entendus pour faire un “show” médiatique à Mégantic », a prétendu l’avocat.