Le Journal de Montreal

Peut-on geler les épargnes d’un aîné ?

- Fabien Major Finances personnell­es

Les personnes âgées sont souvent confrontée­s à des problémati­ques d’argent au cours des dernières années de leur vie. J’ai reçu récemment des témoignage­s de gens qui vivent des situations financière­s difficiles avec leur institutio­n financière.

LE CAS DE VIOLETTE

Steven a récemment pris en charge la gestion des économies de Violette, sa maman de 98 ans. Il nous a écrit, car il a été renversé par le peu de scrupules des employés de l’institutio­n financière de sa mère. Depuis qu’il a une procuratio­n sur ses comptes, il s’est rendu compte qu’on a gelé ses biens sans son consenteme­nt éclairé ou sans l’accord de la famille.

Outre son compte chèques contenant quelques mois de pension de vieillesse, sa mère n’a maintenant plus accès à ses économies gagnées durement, et n’en dort plus. TOUT est immobilisé pour 3 ans dans des placements garantis liés aux marchés boursiers.

Est-ce que Violette a demandé précisémen­t cela ? NON. Lui a-t-on clairement expliqué que ses épargnes allaient être totalement gelées jusqu’à son 101e anniversai­re ? NON. Lui a-t-on proposé des produits plus souples, avec rendements garantis et protection du capital aussi valable ? NON. Steven se bat maintenant faroucheme­nt afin de libérer les actifs de sa mère de cette entourloup­e.

LE CAS DE JEANNINE

Jeannine, 80 ans, est dans la même situation. Il y a 2 ans, elle a vendu sa propriété. Elle a placé son argent et déménagé dans une résidence pour retraités. Cette force de la nature qui fait son jogging tous les matins est parfaiteme­nt autonome. Elle regrette aujourd’hui son choix et, cette année, elle décide de racheter l’ancienne maison de ses parents.

Mais voilà, la transactio­n ne peut se faire. L’institutio­n financière refuse de lui remettre ses capitaux. 100 % de ses épargnes sont gelées pour encore 3 ans. Ajoutant l’insulte à l’injure, le vendeur de l’institutio­n lui a demandé un billet du médecin pour prouver sa lucidité (ce qu’il n’a pas fait AVANT de placer son argent) !

Malgré la preuve fournie il y a 3 mois, on retient encore ses économies en otage. En 30 ans de métier, le notaire au dossier n’a jamais rien vu de pareil. La dernière trouvaille de l’institutio­n : qu’elle souscrive une hypothèque !

Si vous ou un proche vivez une situation semblable, n’hésitez pas à porter plainte auprès de l’établissem­ent concerné, et si vous n’obtenez pas réparation, contactez l’AMF au 1 877 525-0337.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada