Le Journal de Montreal

Une Ville prive ses jeunes de loisir après du vandalisme

La Ville de Huntingdon démantèle son skatepark et son terrain de basketball

- MAGALIE LAPOINTE

« SOIENTON VEUT ACTIFS.QUE LESTU NE JEUNES PEUX BOUGENT,PAS ENLEVER DANS UNE COMMUNAUTÉ QUI EST SI PETITE DES INFRASTRUC­TURES AUSSI PRÉCIEUSES » – Nathalie Collin, DG de la maison des jeunes

HUNTINGDON | Une ville a décidé de faire payer tous ses ados après un acte de vandalisme en démantelan­t le parc de planches à roulettes et les paniers de basketball.

En septembre, un début d’incendie a endommagé un centre commercial appartenan­t au propriétai­re du terrain où est situé un parc pour les ados de Huntingdon, en Montérégie.

Cinq jours plus tard, la ville a fait enlever tous les modules du skatepark, les paniers de basketball et même l’asphalte. Depuis, un bras de fer oppose le maire André Brunette aux jeunes de la ville de 2500 habitants.

STRUCTURES

La directrice de la Maison des jeunes s’insurge devant les faits accomplis.

« Le lundi avant le démantèlem­ent, il y avait une vingtaine de jeunes avec leurs planches et leurs trottinett­es. On veut que les jeunes bougent, soient actifs. Tu ne peux pas enlever dans une communauté qui est si petite des infrastruc­tures aussi précieuses », dit sa directrice générale Nathalie Collin.

Le maire Brunette a raconté au Journal qu’il n’avait d’autre choix que de fermer le parc puisque le propriétai­re du terrain l’avait exigé.

« On s’est fait expulser du terrain. On n’avait pas d’autre choix que de tout enlever », a expliqué le maire.

Selon le maire André Brunette et le propriétai­re du terrain, Éric Ménard, il y aurait des problèmes de vente de drogue, de flânage et de méfaits dans le parc.

Or, le propriétai­re Éric Ménard affirme que ça fait des années que le dossier du skatepark traîne, qu’il n’a jamais reçu d’offre pour relocalise­r les structures, mais il n’aurait jamais pensé que tout serait démoli aussi rapidement sans même avoir été avisé.

« Je veux que les jeunes aient une place où s’amuser. Mais oui, j’étais fâché après le début d’incendie, mais j’aurais été ouvert à trouver des solutions », a-t-il dit.

Lundi soir, Corey Campbell, un des ados qui a mis sur pied un comité en 2004 pour l’implantati­on de ce parc, s’est rendu à l’assemblée du Conseil municipal pour demander au maire où se trouvaient les rampes. Monsieur Brunette aurait dit ne pas être au courant.

PAS LE CHOIX

Cependant, après la visite du Journal mercredi, le Conseil municipal s’est réuni et aurait convenu qu’il y aurait une relocalisa­tion de certains équipement­s vers un autre site.

« C’est de la poudre aux yeux. Ça fait des années que les organismes de la région lui demandent de le relocalise­r, de trouver des solutions. Dans quel état sont les structures ? Il ne sait même pas où elles sont », a lancé Mme Collin.

Quant à la Sûreté du Québec, elle confirme avoir reçu cinq plaintes pour des méfaits et un incendie au mois de septembre. Les trois adolescent­es et l’adolescent responsabl­es de ces méfaits ont tous été arrêtés.

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PHOTO MAGALIE LAPOINTE| Zachary Boileau, 15 ans, adorait faire de la trottinett­e dans le parc à planches à roulettes. Il devra maintenant aller ailleurs.
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COREY CAMPBELL Citoyen

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