La vie d’un espoir du cyclisme fauchée
L’athlète s’entraînait sur le mont Royal lorsqu’un véhicule lui aurait barré la route pour faire un virage en U
Des proches d’un espoir montant du monde du cyclisme québécois sont ébranlés depuis la mort de l’athlète qui était selon eux promis à un brillant avenir.
Clément Ouimet était un des athlètes les plus performants du club cycliste Espoirs Laval. Le jeune homme de 18 ans, qui a pris part entre autres au Tour de l’Abitibi en juillet dernier, « se voyait devenir professionnel », a raconté son entraîneur, Antoine Malo.
« Sa famille ne devait pas s’attendre à ce qu’il perde la vie en pratiquant sa passion et ce qu’il avait comme ambition [de faire] dans la vie », a-t-il ajouté, ému.
Mercredi midi, l’étudiant du Collège Rosemont descendait la voie Camillien-Houde vers le chemin de la Côte-Sainte-Catherine sur le mont Royal lorsqu’un véhicule se trouvant devant lui et roulant dans la même direction a fait un virage en U illégal. Incapable de l’éviter, l’athlète a été projeté au sol et a succombé à ses blessures en soirée à l’hôpital. La police de Montréal enquête toujours sur les circonstances de l’accident. On ignore si des accusations criminelles devront être portées dans ce dossier.
CYCLISTE DE HAUT NIVEAU
Le cycliste montréalais, qui avait « un très haut niveau de forme physique » et « une grande confiance personnelle », avait toutes les aptitudes requises pour devenir un grand athlète, a souligné son entraîneur Antoine Malo.
« De tous les athlètes que j’ai eus en 10 ans, il a vraiment été spécial », a-t-il déclaré.
Une vision partagée par ses amis et les cyclistes qui ont croisé sa route.
« Il était méga performant. Il avait beaucoup d’avenir », a affirmé, la gorge nouée, l’étudiant montréalais Samuel Labrie Ross, qui a travaillé l’an dernier avec Clément Ouimet dans une boutique de la compagnie Bicycles Quilicot.
« C’était un cycliste qui avait tout en lui pour devenir un grand athlète », estime quant à lui le cycliste Vincent Malo. Selon lui, l’accident de mercredi « est arrivé à un des rares qui étaient en parfaite maîtrise de son vélo ».
FAMILLE ÉPROUVÉE
Il a été impossible de parler aux parents de Clément Ouimet. Par contre, le père de sa copine, l’humoriste Maxim Martin, lui a rendu hommage sur sa page Facebook et en entrevue avec Denis Lévesque sur les ondes de TVA.
« Je n’ai jamais vu Clément ne pas sourire. Jamais. Une boule de joie. Le bon p’tit gars. À cet âge-là, c’est des amours de jeunesse... mais je veux qu’il soit dans la vie de ma fille pour toujours », a indiqué l’humoriste au sujet de son gendre qui partage la vie de sa fille Livia depuis près de deux ans.
« C’est inconcevable. C’est surréaliste, ça me paraît comme le pire mauvais gag dont j’aie jamais été témoin », dit le père de famille, bouleversé, qui ne réalise pas tout ce qui lui est arrivé dans les dernières heures.
Sa fille a passé deux heures au chevet de son copain, qui était « très amoché », avant que celui-ci rende l’âme.
« Je ne sais pas comment elle a trouvé cette force-là, s’interroge son père. Il n’y a rien que je puisse dire ou faire pour soulager ni la peine de la famille de Clément ni la peine de ma fille. Tu peux juste fucking rien faire. »