Guzzo prêt pour la guerre contre Netflix
Il prédit une défaite libérale aux prochaines élections
Le propriétaire des Cinémas Guzzo, Vincenzo Guzzo, veut lancer une vaste campagne dans ses cinémas pour dénoncer la décision d’Ottawa de ne pas taxer Netflix, a-t-il dit en marge de la conférence e-commerce, hier.
« Je voudrais faire un message de 30 secondes et le passer sur mes écrans pour faire savoir à nos cinéphiles que c’est écoeurant et aberrant que nous soyons assujettis à plein de critères, mais pas Netflix », a lancé Vincenzo Guzzo, vice-président exécutif des Cinémas Guzzo.
PASSE-DROITS
Selon lui, la réponse de la ministre Mélanie Joly qui a choisi ne pas taxer Netflix pour ne pas pénaliser les consommateurs ne tient pas la route. M. Guzzo va même jusqu’à dire que cette décision du gouvernement libéral pourrait lui faire perdre le pouvoir.
« S’il n’y a pas un changement dans l’attitude du gouvernement Trudeau, l’histoire avec Netflix et celle avec les PME sont capables de faire tomber le gouvernement aux prochaines élections », estime celui qui est aussi le président de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec.
M. Guzzo ne décolère pas. Il qualifie l’équipe libérale d’irresponsable. Pour lui, les gestes des derniers jours prouvent qu’elle souffre d’un manque de sérieux.
Pour le propriétaire de plus de 140 salles de cinéma, l’histoire de Netflix démontre que le gouvernement Trudeau donne des « passe-droits à des compagnies internationales qui créent zéro retombée fiscale ici ».
Vincenzo Guzzo ajoute d’ailleurs qu’il ne penserait jamais demander un congé de taxes aux autorités américaines pour faire affaire là-bas. Il ne saisit pas la vision de Mélanie Joly. Il lui en veut aussi d’avoir annoncé la mort du cinéma traditionnel en salle.
Le Québec devrait s’inspirer de la France, qui a demandé aux Netflix de payer une taxe sur leurs activités, estime M. Guzzo.
« Il faut arrêter d’être le petit cousin avec un grand complexe d’infériorité et faire comme la France », résume-t-il.
Les Cinémas Guzzo pourraient par ailleurs se lancer eux aussi dans la diffusion de films en ligne pour faire face à la concurrence un jour. Si ce projet voyait le jour, indique-t-il, il miserait en premier sur des films américains plutôt que québécois.