Le Journal de Montreal

Les députés non résidents pas un enjeu, dit Lisée

- MARC-ANDRÉ GAGNON

QUÉBEC | Les électeurs préfèrent parfois être représenté­s par « une personnali­té » plutôt que d’avoir un député qui réside dans leur comté, croit le chef péquiste Jean-François Lisée.

Alors qu’une compilatio­n effectuée par notre Bureau d’enquête révèle qu’environ 40 % des élus provinciau­x n’habitent pas la circonscri­ption qu’ils représente­nt, le lieu de résidence, selon plusieurs, n’est pas toujours un enjeu.

« Il y a des comtés pour qui la personnali­té est plus importante », a réagi le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, qui réside pour sa part dans le comté de la ministre libérale Hélène David.

« Dans Rosemont, qui est le comté que je représente […], ce n’est pas un enjeu », a affirmé M. Lisée.

Ses électeurs ont d’ailleurs élu, avant lui, d’autres « personnali­tés » qui ne résidaient pas dans Rosemont.

« Ils ont eu Louise Beaudoin qui n’habitait pas dans le comté ; ils ont eu Rita Dionne-Marsolais qui n’habitait pas dans le comté, a-t-il rappelé. L’important, pour les gens de Rosemont, c’est la personnali­té. »

L’EXEMPLE DE PAULINE MAROIS

Le même phénomène existe ailleurs, a-t-il soutenu. « Lucien Bouchard n’habitait pas dans son comté, ça allait. Il y en a plusieurs autres : Pauline Marois n’habitait pas dans Charlevoix, ça allait. »

Notons toutefois que Mme Marois s’était pourtant « parachutée » dans Charlevoix lors d’une élection partielle en 2007. Constatant qu’il s’agissait d’un enjeu important pour les électeurs, Mme Marois avait mis en vente sa luxueuse propriété de L’Île-Bizard et s’était engagée à faire construire sa nouvelle résidence principale dans Charlevoix.

PARFOIS ESSENTIEL

L’actuel chef péquiste reconnaît tout de même qu’il s’agit parfois d’un enjeu.

« Il y a des comtés pour qui c’est absolument essentiel que le candidat ou le député réside là. […] On est en train de recruter des candidats pour l’élection de 2018. Nous savons que dans certains comtés, ce n’est même pas la peine de proposer une figure nationale, parce qu’ils sont très, très attachés à l’idée de l’ancrage local. »

Avec Jocelyne Cazin dans Chauveau, en 2015, la Coalition avenir Québec a appris à ses dépens qu’il n’est pas toujours payant de parachuter une personnali­té connue.

Dans Louis-Hébert, le chef caquiste François Legault a indiqué en début de campagne qu’il avait appris de ses erreurs.

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JEAN-FRANÇOIS LISÉE Chef du PQ

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