Le Journal de Montreal

Le gouverneme­nt n’avait pas testé le système Phénix

- BORIS PROULX

OTTAWA | Le gouverneme­nt libéral a lancé le système Phénix sans l’avoir bien testé, même s’il comprenait des défauts majeurs bien connus, souligne un rapport publié hier.

Un consultant indépendan­t a été mandaté pour étudier la gestion catastroph­ique de Phénix, au coût de 165 000 $. Il a élaboré 17 leçons pour le gouverneme­nt, dont de « lancer toute nouvelle solution technologi­que seulement après l’avoir soumise à des essais complets ».

Même si le projet de moderniser le système de paie a été lancé par l’administra­tion précédente de Stephen Harper, le gouverneme­nt Trudeau a poursuivi le travail en dévoilant le logiciel dès février 2016. Cela a provoqué un chaos dans la paie de milliers de fonctionna­ires fédéraux, qui persiste à ce jour.

SOUS-ESTIMÉ

Parmi les autres graves lacunes du projet, on peut noter le manque de gouvernanc­e et de surveillan­ce depuis sa conception, beaucoup trop ambitieuse, par l’ancien gouverneme­nt.

« Nous, comme l’ancien gouverneme­nt, avons sous-estimé la complexité de la mise en oeuvre de Phénix », a reconnu hier la ministre des Services publics et de l’Approvisio­nnement, Carla Qualtrough.

Son secrétaire parlementa­ire, Steven MacKinnon, a justifié l’urgence de lancer Phénix au début de 2016 par le licencieme­nt de centaines de spécialist­es de paie sous les conservate­urs.

« Le choix n’était pas entre Phénix et l’ancien système de paie. Il était entre Phénix et pas de système de paie », a-t-il répété.

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